L'histoire :
Plusieurs années auparavant, Ebba, la dernière sorcière d’Udover est emprisonnée. Deux vieillards discutent ensemble. Pour l’un, c’est la fin, ils sont perdus sans elle ! Mais un jeune corbeau doué de parole arrive à leur fenêtre, ramenant avec lui une petite fille, Rose, encore endormie. Malgré son altercation avec Ebba, il est venu en aide à sa fille. Les vieux hommes lui en sont reconnaissants. Rose se réveille en pleurs. L’un des hommes veut la prendre dans ses bras pour la réconforter. Mais Crow, le corbeau, l’interrompt. Ce qu’il vient de faire doit être remercié… Il mérite une récompense, et il leur propose un marché. Si l’un des deux hommes s’oppose à conclure un pacte avec ce corbeau rusé, l’autre, tellement soulagé de voir Rose en vie près d’eux, accepte de l’écouter. Crow raconte qu’il avait le pouvoir de prendre une apparence humaine, mais Ebba l’a privé de ce don pour le punir. Et il sait que les hommes peuvent lui concocter une potion qui lui permettra de retrouver cette magie. Le sorcier le prévient : il en est certes capable, mais ces potions auront un effet sur une temporalité limitée. Crow est tout de même partant. L’un des sorciers accepte, à une condition : Crow a le pouvoir de voyager entre les mondes et il souhaite que Rose soit mise en sécurité dans un autre monde qu’Udover, dans le monde des humains. Confier l’éducation au jeune Crow de la petite Rose n’est pas possible. Le sorcier propose alors que son collègue voyage avec Rose et Crow dans cet autre monde et qu’il élève la jeune fille. Lorsqu’elle aura grandi et qu’elle maîtrisera ses pouvoirs, ils pourront revenir à Udover. En attendant, ceux qui restent devront réussir à survivre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce 4ème volume des aventures de Rose et Crow, la jeune femme a retrouvé sa mère, mais elle découvre un monde en guerre. Bien qu’heureuse de ces retrouvailles, elle est tiraillée. Car elle ne partage pas les actes et les pensées de celle qui l’a mise au monde. Pourtant, elle fait tout son possible pour que cette relation fonctionne, mais l’inverse n’est pas réciproque. Sa mère la rabaisse à longueur de temps et ne semble pas préoccupée par Rose. Elle se demande donc si le fait d’être la fille d’une sorcière et d’un homme devenu une bête féroce, fait nécessairement d’elle une personne mauvaise. Ce tome est davantage un album de transition entre le 3ème et le futur 5ème volume. Il y a moins d’action et de péripéties, et pourtant, le fait que nous nous intéressions davantage à la psychologie du personnage de Rose, à ses interrogations, en fait un élément charnière dans le déroulé de la narration. Le lecteur navigue entre le passé d’Udover et son présent, quelque peu apocalyptique. Il découvre l’historique et le passif des personnages, les liens qu’ils ont entre eux. Concernant les illustrations, l'univers reste très similaire aux précédents tomes, avec une cohérence, notamment sur l’aspect « marketing » de la série : les couvertures sont soignées, elles donnent envie de plonger dans la bande dessinée. Elles ont un fil conducteur. On sent que la dessinatrice s’affirme de plus en plus, parvient à trouver son style, à être plus précise et efficace au fil des tomes, ce qui est d’autant plus appréciable.