L'histoire :
Emmanuel quitte Rouen pour retrouver sa chérie, qui travaille à Rotterdam. La crise économique a poussé sa copine à accepter une mission de huit mois aux Pays-Bas. Son job consiste à réaliser une extension de capacité dans une raffinerie. Avec ses 5 raffineries, la ville batave représente 13% de la capacité européenne. A la fin de sa mission, sa compagne sera remplacée par un ingénieur indien. Ça coûte moins cher ! De son côté, Emmanuel continue son activité de dessinateur, un boulot qu’on peut faire partout. Ce qui lui permet de croquer la vie quotidienne des enfants qui vont à l’école au pied de son immeuble, de noter les différences culturelles entre la France et les Pays-Bas. D’ailleurs, ce soir, une fête est organisée pour célébrer la Fête de la Reine. Emmanuel va rencontrer des collègues et amis de sa compagne : Knütt, un néerlandais, Mohammed, un marocain, Solena, une irakienne qui habite à Stockholm, Eve, une italienne qui vit en Espagne, Aaron, un finnois, Luciano, un voisin de bureau vénézuélien… Une vraie auberge espagnole !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Rotterdam, Emmanuel Lemaire raconte son exil hollandais. À son grand étonnement, il découvre une ville ultra cosmopolite (170 nationalités pour une ville de presque 600 000 habitants !), où les immeubles poussent comme des champignons. On se plaît à suivre les pérégrinations de ce jeune auteur de BD parachuté dans un drôle de pays. Au fil de ses rencontres et découvertes, il croque un pays aux mœurs différentes du nôtre. Ici, la laïcité à la française est absente : il raconte l’anecdote de l’institutrice qui porte un foulard religieux sur la tête et qui, pour célébrer la Fête la reine, porte un foulard orange ! Ici, le 1er mai n’est pas férié. Ici, les enfants lâchent des ballons blancs pour fêter le début des vacances. Ici, tout le monde doit être d’accord pour prendre une décision. Ce qui n’arrive jamais, évidemment. Mais la vraie découverte commence quand il décide d’acheter un vélo avec sa compagne. Comme des millions de hollandais, ils vont découvrir les joies de la « petite reine » dans ce pays aussi plat que la Belgique. Son scénario est plaisant, avec les petits bateaux origami en guise de gimmick. Côté dessin, Emmanuel Lemaire assure le minimum syndical avec un trait façon carnet de voyage et ne s’appesantit pas sur les détails. Il en résulte un album simple et efficace, qui donne envie de découvrir cette ville !