L'histoire :
Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry, un acteur en vogue de la fin du XIXème siècle, coureur de jupons, amant de Sarah Bernhardt. Enfant ballotté entre son père et sa mère qui se sont séparés, il est récupéré par sa mère et envoyé en pension. Il va y apprendre la solitude, avec son frère Jean. A l’âge de 17 ans, renvoyé de son douzième pensionnat en dix ans, il redouble une huitième fois sa 6ème. Mais il devient un homme cette année-là aussi, avec Odette Valery, une « demi-mondaine ». Guitry dira qu’on entend certainement par demi-mondaine une femme qui se donne à un homme sur deux… La même année, il propose sa première pièce au théâtre des Mathurins : Le Page. C’est un début prometteur, il va désormais lui falloir se faire un prénom. D’autant que son père refuse qu’il porte son nom pour faire du théâtre. La brouille entre Sacha Guitry et son père va être consommée lorsque Sacha va tomber amoureux d’une comédienne que son père avait séduite (euphémisme) en lui promettant un rôle. Charlotte Lysès sera la première des cinq épouses de Sasha Guitry.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage ! » On connaît Sacha Guitry pour son théâtre, toujours joué aujourd’hui, et pour ses fresques historiques (Si Versailles m’était compté, Napoléon). Acteur, auteur, dramaturge, metteur en scène, etc., ce touche-à-tout de génie était un cancre : renvoyé de tous ses pensionnats (ce qui lui fera dire « Le peu que je sais, c’est à mon ignorance que je le dois ») incapable d’aller plus loin que la 6ème, Guitry « arrête ses études » à la mort de sa mère. Assez fainéant, velléitaire, il a du mal à aboutir ses productions. Sa première épouse, de 10 ans son aînée, lui apprendra à travailler. Toutes ses autres conquêtes seront plus jeunes, et même de plus en plus jeunes… Ami de Tristan Bernard, de Sara Bernhardt, et surtout d’Arletty qui sera sa meilleure amie, ses citations sont immortelles : « Les hommes seraient plus heureux si on leur parlait moins de bonheur. » C’est là que le bât de cette œuvre au demeurant très agréable, blesse. Cette biographie est linéaire, simple, facile à lire, et rythmée par les citations du maître. On lit alors avec plaisir la vie du grand homme, mais rien n’inspire particulièrement l’intérêt du lecteur pour cet ouvrage. La narration est complètement au service du personnage et de l’histoire, de la lisibilité et de la clarté. Il en est de même pour les dessins : ligne claire, couleurs vives et riches, trait fin, l’illustration est belle et agréable, les plans diversifiés. François Dimberton, Alexis Chabert et Magali Paillat se sont mis au service de Guitry, dans un bel exercice de vulgarisation, simple et didactique. En guise de post-scriptum, un lien est même réalisé avec l’autre tome de la collection, consacré à la vie de Louis de Funès : C’est une dédicace de Guitry à l’acteur, sous fore de boutade, pirouette habituelle chez le maître.