L'histoire :
Dans un décor désolé, au milieu des décombres, un robot se met en action et se dirige vers son point de rendez-vous. Alors qu’il n’arrive pas à joindre son central, il arrive à son point de ralliement et semble attendre quelque chose. Il se prend à regarder la Lune. Sur le satellite de la Terre justement, un androïde à la tête de Lune du nom de Cacochyme est en grande discussion avec un jeune garçon répondant au nom de Méliès. L’enfant voudrait voir la Terre mais l’automate essaie de le raisonner. Une petite ville a été construite sous une bulle, elle est surplombée par un magnifique château niché sur un éperon rocheux. La sœur de Méliès, Sélénie, dirige un conseil. Un des conseillers, Charpin, voudrait lancer une mission d’observation sur la Terre. Mais une guerre est en cours là-bas. Sélénite, la reine, s’y oppose, tant que personne n’est entré en contact avec Cacochyme. Le vieil automate, lui, est agacé. Il ne peut finir la lecture de ses Aventures du Baron de Munchhausen, car Méliès veut son histoire… L’histoire de sa famille, de la guerre et l’exil sur la Lune.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Lune, le vieux rêve de l’homme, fera encore couler beaucoup d’encre. Chansonnettes, poèmes, romans, bédés, films, la Lune est un vieux rêve de l’humanité. Fabrice Lebeault multiplie les clins d’œil : au baron de Munchhausen qui s’envole jusqu’à la Lune, aux Sélénites de Georges Méliès avec la tête de Cacochyme, à Jules Verne bien sûr, dont le chéri de Sélénie porte le nom. On voit un tableau représentant Tintin et Haddock en second plan d’une case. Toutes ces références égaient un scénario plutôt bien construit et mené avec finesse. Les trois jeunes héros semblent bien esseulés, entourés de vieux et d’intrigants. Mais ils partent souvent se ressourcer dans les grands espaces lunaires. La question centrale – que se passe-t-il sur Terre ? – est savamment enrobée par Lebeault qui embarque le lecteur dans son monde, à son rythme. Son trait est fin et doux, très agréable à regarder. Les engins spatiaux et les Sélénites sont inventifs et certaines cases font inévitablement penser à Moebius. Cacochyme et Sélénite sont particulièrement réussis, et l’héroïne est extrêmement attachante. Les couleurs de Greg Lofé sont également convaincantes, toutes en douceur. C’est une belle réussite pour Fabrice Lebeault, une nouvelle après Horologiom.
