L'histoire :
Epaisse barbe blanche, bonnet rouge en forme de point d’interrogation et petites lunettes d’intello... Séraphin le lutin se propose d’être notre guide, à la découverte de quelques animaux des forêts. En effet, la faune de nos épais massifs forestiers (sous nos climats océaniques tempérés) n’a aucun mystère pour ce sympathique habitant d’un tronc, qui use et abuse de sa petite taille pour chevaucher ses voisins à poils, à plumes et à écailles, ou visiter sans scrupule leur habitat. Pour commencer, le renard révèle ses mœurs familiales et ses modes alimentaires. Puis le cerf nous dit tout sur ses « bois » et ses rivalités. Vient le tour de l’écureuil roux, celui de nos latitudes, qui se sert de son énorme queue de bien des manières et contribue à la dissémination des végétaux en oubliant régulièrement l’adresse de ses garde-mangers. Le hibou nous expose ensuite ses techniques de chasse, le langage de ses sourcils et sa faculté d’éviter les torticolis. S’ensuivent ensuite les caractéristiques du blaireau, de la couleuvre, du sanglier, de la bécasse, du lapin et du lynx.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
David Chauvel et Jérôme Lereculey nous avaient plutôt habitués à des aventures épiques dans des univers médiévaux fantastiques, à travers la saga Arthur ou le one-shot des 7 voleurs. Les revoilà associés au générique de cet album encyclopédique sur les animaux de la forêt, 100% documentaire et didactique ! A priori, l’idée d’une encyclopédie en BD peut paraître curieuse… A posteriori, elle séduit complètement. Chaque animal (10 en tout) bénéficie ici de 6 planches pour être ausculté de près par un petit lutin intello et sympatoche, qui nous expose ses particularités. On apprend ainsi que la peau abandonnée par la couleuvre après sa mue s’appelle l’exuvie, que le sanglier s’aiguise les grès sur ses défenses (les dents du haut sur celles du bas) ou que le lapin mange certaines de ses crottes parce qu’elles sont vitaminées (bizarrement, on retient de ces trucs…). Les vues en coupes (les terriers) et les catalogues (d’aliments, de prédateurs…) habituellement réservés aux ouvrages illustrés du genre sont idéalement intégrés en bande dessinées. En particulier, le dessin, de Jérôme Lereculey, qui prouve de grands talents de naturaliste, est précis, agréable et somptueux (sans exagérer). Le tout est rythmé avec savoir-faire (David Chauvel est décidément un brillant touche à tout), très habile dans l’exposition des différents aspects sans jamais être laborieux, ce qui permet de conseiller l’album à toutes tranches d’âge. Les auteurs nous raviront-ils à l’avenir d’éclairages bédéphiles sur d’autres milieux zoologiques ? (les animaux de la savane, des marais…)