L'histoire :
An 1000, sur les côtes du Groenland. La jeune viking Sigrid embarque à bord du drakkar de son oncle Harvard, pour aller renforcer une colonie récemment installée sur les côtés du Markland. À bord, tout le monde ne partage pas la foi chrétienne du récemment converti Harvard, mais rien n’empêche le bateau de poursuivre son voyage... Jusqu’à ce que certains hommes de l’équipage se retrouvent atteints d’un mal mystérieux. Très vite, c’est l’hécatombe, et il n’y a plus assez de survivants pour affronter la tempête qui approche. Frappé à son tour, l’oncle de Sigrid lui confie qu’il transporte un mystérieux objet précieux qui doit impérativement arriver à bon port. Et tandis qu’il agonise, un homme nommé Thorleif avoue être le responsable de l’empoisonnement général. Il raconte son désir de vengeance absolue suite à la mort accidentelle de son fils dont il tient Harvard pour responsable, avant d’attaquer Sigrid... qui parvient à faire tomber son agresseur à l’eau. Mais atteinte elle aussi par le poison, elle reste inconsciente à bord du drakkar. À son réveil, un indien Béothuk, nommé Gotheyet est à ses côtés. Incapables de communiquer, mais désireux de survivre, pour l’une, et de lui venir en aide, pour l’autre, ils vont lentement apprendre à se connaître. Ce qu’ils ignorent, c’est que Thorleif est lui aussi vivant. Il a réussi à gagner une colonie viking et veut faire taire celle qui peut le dénoncer. Sigrid doit fuir avec Gotheyet et apprendre à vivre avec son peuple d’adoption...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome plutôt bon, qui laissait entrevoir pas mal d’éléments de l’arrivée des vikings sur le continent américain à travers la rencontre entre Sigrid et Gotheyet, voilà que le scénariste David Chauvel remet le couvert pour terminer son histoire. Et tout comme le premier volume, l’homme délivre un récit fouillé et intéressant au travers duquel la culture viking et celle des indiens d’Amérique tiennent une place importante. Ainsi, au-delà de l’histoire de Sigrid et Gotheyet, Chauvel met en avant ce choc des cultures avec pas mal de finesse. Du côté des dessins, c’est Maria Riccio qui a pris la suite de Patrick Pion sur ce second tome. Tout comme son prédécesseur, l’artiste a mis l’accent sur gros un travail historique qui se retrouve dans les détails des dessins (costumes, armes, bateaux...). Et si le trait de Patrick Pion lorgnait parfois du côté de Thorgal, celui de Maria Riccio s’en éloigne pas mal. Les dessins sont immersifs et plutôt bien amenés, mais force est de constater que la partie graphique diffère entre les deux volumes de Sigrid. Rien de rédhibitoire, mais ça peut gêner le lecteur qui lira ce diptyque en une seule fois. Au final, ce second opus clôt avec brio le récit entamé dès le premier volume et permet au lecteur d’en savoir plus sur l’épopée des vikings en Amérique au travers de l’histoire de Sigrid et Gotheyet.
