L'histoire :
Sur les vaisseaux-cités de Sillage, les réseaux publics supportent parfois des courses illégales de « trikes », des bolides pilotés par de véritables kamikazes. Or il se trouve que l’un de ces pilotes fous est aujourd’hui Nävis. Celle-ci profite d’une étape de cette course clandestine pour prendre Bobo au vol et s’entretenir avec lui à bord de son trike. D’ordinaire, il leur est en effet juridiquement interdit de se rencontrer. La jeune femme souhaite avant tout que son vieil ami lui révèle qui la finançait. En apprenant qu’il s’agit d’Enshu Atsukau, Nävis n’est guère ravie. Malgré les explications penaudes de Bobo, elle l’éjecte de son véhicule et reprend le cours normal de sa course. Car en fait, son avocat est pris en otage par des tueurs, des anciens complices de Kérhé-Dizzo, qui exigent d’elle qu’elle remporte les différentes compétitions. Heureusement, pour mener à leur terme ses courses, Nävis peut toujours compter sur l’aide de Snivel – ou plutôt sur son intelligence artificielle, commutée d’interface en interface. Car dans ce sport, la chair et la taule se mêlent régulièrement. Tandis que le Magister et les autres dirigeants de Sillage essaient de trouver un moyen de ces courses, leur organisateur reçoit la visite d’Enshu Atsukau qui espère le convaincre du lieu adéquat pour la prochaine compétition…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Album après album, la formule de Sillage concoctée par Jean-David Morvan et Philippe Buchet ne change pas. Certes, des révélations sont progressivement glissées pour maintenir un intérêt toujours soutenu… Néanmoins, Nävis ne s’était jamais retrouvée au cœur d’une intrigue étalée sur deux opus. C’est le cas de ce 13e volet du space-opera, qui place son héroïne au caractère trempé dans un décorum de courses de bolides. Nävis est en effet contrainte de remporter des épreuves clandestines pour sauver son avocat kidnappé. Tant qu’à faire, elle va aussi à la pêche d’indices sur son passé pour éclairer enfin les zones d’ombre de sa vie. Morvan réussit une fois de plus à délivrer une histoire efficace dans son contenu et dans son déroulement, malgré des rebondissements qui paraîtront classiques aux amateurs assidus de la série. Et vu le cliffhanger, la suite devrait être encore plus trépidante. Illustrant toujours l’ensemble avec une maestria hors pair, Buchet soigne les décors high-tech, le bestiaire bigarré des aliens, les jolis minois de notre miss – et ses coiffures – et colorise lui-même l’ensemble, à l’aide de teintes pétards, de nouveau décalées et osées, mais originales. Manipulations et révélations sont donc au cœur de ce Dérapage contrôlé, qui porte bien son nom…
