L'histoire :
Un couple de jeeosigans sort de son long sumyeon, une stase dans laquelle ils étaient plongés depuis de longues années. Ils parviennent à sortir de leur sarcophage par la pensée et constatent qu'à l'extérieur, les tirs sont incessants. Nävis, Juliette, Bobo, Yannseï, ainsi que trois ethnologues, se trouvent près de leur réceptacle. Ils tentent de lutter contre une armée de robots très nombreuse, qui compte même Snivel dans ses rangs ! Nävis et ses amis finissent par mourir les uns après les autres... Or les jeeosigans sont une espèce dotée d'un curieux pouvoir leur permettant de revenir dans le passé et d'en changer certains événements. Pacifiques et désireux de comprendre ce qui a bien pu se passer, le couple concentre ses capacités. Il choisit de sortir Nävis et Yannseï du flux continuel du temps. Ces derniers expliquent alors que les jeeosigans sont désormais une espèce éteinte et qu'aucune planète-membre de Sillage n'a voulu les accueillir. Leurs fameux pouvoirs en effrayait en effet plus d'un...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un parcours d'une vingtaine d'années de parutions, Sillage a sa place au sein des sagas BD cultes de SF. Jadis plusieurs fois primée, la série souffre cependant dernière de grosses irrégularités dans sa percussion narrative. C'est malheureusement encore le cas de ce Temps mort. En optant pour une narration déstructurée, le scénario joue la carte de l'originalité et s'y perd un peu aussi. Tout d'abord, l'album s'ouvre sur une séquence qui fera trembler les fans : tous nos héros meurent sous les tirs d'une armada de robots, dont est membre le fidèle Snivel ! Le scénariste Jean-David Morvan joue d'emblée avec les nerfs des amoureux de la série. La suite se révèle curieusement moins intéressante. La lecture est loin d'être linéaire et navigue entre divers flashbacks. Or au final, l'histoire n'a pas vraiment de temps fort, a contrario de la séquence d'ouverture. On finit par suivre les explications et les rebondissements sans les trouver palpitants. Cela est d'autant plus navrant qu'à plusieurs reprises, on dénote de bonnes idées de fond. Sur cette narration assez rigide du fait de son découpage éclaté, nous nous retrouvons avec bien peu de scènes d'action. C'est un autre regret que Philippe Buchet déroule avec sérieux et application cette aventure, sans jamais pouvoir nous exploser les rétines. Pour le reste, le trait est toujours bon et la colorisation ad hoc. Un album mi-figue mi-raisin, donc... Poukram !
