L'histoire :
Cole Valentine passe ses nuits dans les bars, sans but, et se lamente sur sa vie. Un soir, une jolie rouquine nommée Carmen l’aborde et lui propose de reformer un sextuor de légende, six ans après leur séparation. Il ne s’agit pas vraiment d’un groupe de musique, mais plutôt de voleurs. Carmen se voit congédié et continue de démarcher ses anciens partenaires dont Moe, un spécialiste des systèmes de sécurité, qui travaille pour la police pour éviter la prison. Celui-ci ne se posera pas de question et laissera tomber ses collègues en pleine intervention. Cole lui aussi changera d’avis, quand il verra débarquer chez lui tout un bataillon de policiers prêts à l’arrêter. Notre trio part alors à la recherche de Franklin, père de Valentine, interné dans un asile. Le cinquième, Harper, va être plus difficile à convaincre puisqu’emprisonné depuis la dernière opération de la bande. Ils décident donc de le faire évader, bon gré mal gré. Enfin, le dernier membre est Hideaki, un homme de main reconverti en restaurateur, qui trop âgé, leur confie Miyako, sa jeune élève. Après lui avoir fait passer un test, la jeune fille est intégrée dans la bande. Le sextuor rencontre à ce moment-là le commanditaire de cet ultime coup, un certain Law. L’objet du vol est une mystérieuse momie se trouvant dans un musée. Mais l’opération se passera-t-elle comme convenue, quand on sait qu’un(e) des membres joue les balances ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Smoke City est l’œuvre de deux auteurs : Benjamin Carré et Mathieu Mariolle. Carré, dessinateur et coscénariste, présente un parcours assez atypique puisqu’il a travaillé comme illustrateur dans les jeux vidéo (Cold fear et Alone in the dark 4) et le jeu de rôle (Nephilim). Son style est tout simplement magistral : les couleurs sont bien choisies, le cadrage est excellent. C’est à se demander si on a réellement affaire à une première œuvre ! Ce talent n’est pas sans nous rappeler Philippe Buchet lors de la sortie du premier Sillage. Au scénario, Mathieu Mariolle dévoile une histoire aux références multiples, notamment Ocean’s eleven pour la préparation du casse. Ce scénariste est plus chevronné dans le domaine que son partenaire, puisqu’il est déjà aux manettes de De sang froid et Pixie, deux séries aux succès relatifs. La lecture de cette mise en bouche se veut dynamique et totalement dénuée de temps morts. La narration donne également un côté Sin City bienvenu. A ce propos, l’arrivée des forces de police dans l’appartement de Cole semble être un hommage à peine déguisé à Marv’ dans l’œuvre de Frank Miller. Malgré toutes ces références, Smoke City est loin d’être une pâle resucée : ce premier opus est l’un des plus maîtrisés qui soit sorti sous la bannière Delcourt ces derniers mois. Une bombe dont l’attente du second tome peut sembler déjà longue, surtout que le fantastique pourrait y prendre une place plus importante…
