L'histoire :
En l’an 2030, une grippe aviaire H5N4 a muté, jusqu’à devenir mortelle pour l’homme. Elle s’est propagée par les oiseaux et a tué plus de 80% de la population mondiale. Les villes et les infrastructures routières sont devenues des ruines, rendues à la nature. Au fil des mois, la chaine écologique a ainsi été entièrement modifiée. Les oiseaux ont fini par quasiment tous disparaître, ainsi que les petits mammifères. En revanche, les serpents pullulent… Jan, ancien militaire, traverse ce contexte apocalyptique, dans l’objectif de retrouver un laboratoire à la frontière espagnole, le dernier à avoir émis une onde radio. Selon un professeur en biologie, ce laboratoire aurait trouvé un antidote à cette grande peste. Jan est un solitaire, mais il est accompagné par une mule robotique baptisée Marguerite. Celle-ci porte son matériel, fait la conversation, lui répercute les infos de son immense base de données et s’avère une assistance armée de poids lorsqu’il s’agit de combattre les groupuscules querelleurs. L’expérience du combat de Jan fait le reste. Tandis qu’il campe pour la nuit dans un square de la banlieue de Lyon, Jan est alerté par Marguerite d’une présence biologique. A la jumelle infrarouge, Jan observe un groupe de 5 personnes qui avance vers un ancien supermarché faisant désormais office de base commerciale humaine. Jan rejoint ainsi la « civilisation » et fait la connaissance de Broc, magouilleur, de Klimt, informaticien, et de LN, pute…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En tant qu’agents « vivants », les virus ont la fâcheuse particularité de muter pour mieux s’adapter à leur environnement – soit l’infecter. De vastes pandémies ont ainsi participé à des réductions d’effectif au sein de l’humanité et la touchent encore au gré des mutations. Pour postulat de ce road-movie post-apocalyptique, Jean-Pierre Pécau est parti de l’authentique grippe aviaire, qui ne manquera vraisemblablement pas de s’attaquer un jour à l’homme (selon l’OMS citée en 4ème de couv’). Dans son récit d’anticipation, cette grande peste a décimé 80% de l’espèce humaine, soit un taux suffisamment important pour la faire régresser à un stade précaire de barbarie, sans assurance de survie à terme. Sans se faire trop d’illusion, le héros baroudeur et ex-militaire est en quête d’une vérité et d’une solution au fléau. Car au gré de ses rencontres, ponctuées de moments de tensions avec des groupes antagonistes ou des volatiles infectés, il suspecte que ce virus ne soit pas tout à fait un processus naturel… Alors, cruelle vérité ou théorie de la conspiration ? En attendant de le savoir (dans le tome 3 ?), on palpite dans un univers parfaitement cohérent, au gré des révélations, des coups du sort, des moments de tension et des scènes d’action. Pécau profite des petits roupillons de son héros pour compléter les zones d’ombres avec des flashbacks. On fait ainsi la connaissance d’Aline, mais aussi d’LN. Enfin, si l’ambiance se montre aussi prégnante, c’est aussi grâce à la fluidité du dessin encré et semi-réaliste de Damien. Le dessinateur est parfaitement à l’aise avec l’univers décharné de ce futur proche fort peu enviable. Les paysages de ruine, les scènes choc, les palabres nécessaires à faire avancer le schmilblick, tout est idéalement géré, cadré et mis en scène. De la post-apo de première bourre, à faire triper les survivalistes.