L'histoire :
La vie, c’est comme le tarot : je ne sais pas y jouer !
Avant j’étais triste… Puis j’ai suivi une thérapie… Maintenant, je sais pourquoi je suis triste.
Mes parents sont quand même gonflés de m’avoir mise au monde… sans me demander mon avis.
Certains disent que j’infantilise le débat. C’est celui qui le dit qui y est.
Devenir riche, c’est facile : il suffit d’investir un million au bon endroit.
J’ai annoncé aux autres que je suis devenue voyante. Ils ne m’ont pas crue…Mais je l’avais prévu.
La nuit, tous les chats sont gris. Surtout les gris.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est qu’il n’y en a pas de bonne.
Le problème de la surproduction, c’est que ça me déprime. Et quand je suis triste, j’achète des trucs.
Mon souvenir le plus lointain… c’est moi… essayant de me souvenir de mon souvenir le plus lointain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un Soufflement de narines, c’est le petit bruit qu’on fait sans s’en rendre compte, à l’évocation d’une blagounette plus finaude qu’hilarante, en expulsant nerveusement et inconsciemment un filet de CO² par notre nez. Et c’est assez précisément ce que vous vous apprêtez à faire plusieurs centaines de fois à la lecture de ce petit bouquin carré montrant un lion en ombre chinoise sur un aplat rose. Ne cherchez pas de rapport : il n’y a aucun lion dans ce bouquin. Le grand félin fait juste « miaou » pour caractériser bien des aspects absurdes de notre société, ou de notre humanité. C’est à ce regard extérieur un peu acide, un peu philosophique, un peu rhétorique que se livre J.Personne (alias Martin Decayeux) avec finesse et recul, dans ce recueil d’aphorismes, de petites réflexions sur l’absurdité de la vie, sur la vanité de nos conventions sociales, sur le sens trouble de ce qu’on s’auto-inflige parfois pour ne pas déranger l’ordre établi. Et aussi, parfois, un petit jeu de mots, ça ne peut pas faire de mal. Clairement, on est ici dans un exercice proche de Le chat de Geluck, un peu de couillonnerie en moins, un peu d’universalisme en plus. L’exception vient surtout du dessin, sans grand intérêt artistique, qui se présente en une, deux ou jusqu’à des strips courts de 5 cases. J.Personne plaque des persos réalistes en ombres chinoises sur des aplats de couleurs vives (on dirait un nuancier !), dans une économie de décors qui confine au pragmatisme. Quelques phylactères bien dosés peaufinent le propos, souvent bien senti et percutant. Point barre.