L'histoire :
Dans un monde médiéval fantastique, Bourak, ancien inquisiteur et sorcier, s’est emparé du pouvoir. Grâce à son bâton de nécromancien, il contrôle une armée de morts-vivants qu’il a mis au service d’une croisade bidon, essentiellement destinée à étendre sa domination. En outre, il est dorénavant marié avec Glénouille, la fille de feu le roi et ancienne compagne du fossoyeur Spoogue. Ce dernier est enfermé en cage en compagnie d’Albrecht, le gentil bourreau, et de Kougna, l’ancien dictateur Hun. Seul un allié, le démon Tabalkaze, est encore en liberté. Alors que cette petite troupe traverse un territoire enneigé, ils sont attaqués par une horde de vikings sanguinaires. Tabalkaze profite de l’occasion pour faire évader Spoogue et Kougna, tandis qu’Albrecht reste aux mains de l’armée de zombies de Bourak, qui a tôt fait de mater les vikings. Dans la cohue, les fuyards réussissent tout de même à récupérer le bocal contenant la tête de la sorcière Firnilate. Etant donné qu’elle est la seule à pouvoir contrer les pouvoirs de Bourak, nos fuyards n’ont pas d’autre solution que de lui redonner une apparence convenable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça a l’air complexe comme ça, mais en fait… c’est encore mieux ! L’univers médiéval fantastique burlesque mis en place par Olivier Milhiet atteint dans ce troisième volet un paroxysme de rebondissements déjantés et pourtant totalement maîtrisés. En gros, c’est le bordel organisé ! Son graphisme haut en couleurs fourmille de détails croustillants, de plans tarabiscotés, de rebondissements surprenants et originaux… Certes, il ne faut pas être rebuté par l’humour gore. Il y a mille façons de se faire trucider dans cet univers et les viscères giclent partout. En trois tomes, Milhiet aura donné une première mesure de son talent. Spoogue se révèle une série ingénieuse, dense, drôle, le tout dans une ambiance horrifique et délurée, servie par des dialogues à mourir de rire. Affublées de gueules pas croyables, ses nombreux personnages paraissent tous plus débiles les uns que les autres, mais ils ont pourtant de vraies personnalités. En tête, Spoogue se révèle le plus « humain » de tous, avec un sens du devoir qui en fait un vrai héros. A ce sujet, la dernière planche clôt l’épisode en même temps que la série, sur une touche étonnante et pathétique…
