L'histoire :
Le Casino Pride de Macao est le lieu d’étranges tractations. Sun Wu Kong, le mystérieux Singe fantôme, y met en jeu des informations sur les divers services de renseignements de la planète. Il n’y aura pas d’enchères, seul le hasard permettra d’obtenir telle ou telle révélation. Toutefois, un haut dignitaire du HK3 fait l’objet d’une attention toute particulière, puisqu’il sera l’enjeu d’une partie de poker à 1 million d’euros la place. Et à ce jeu là, les américains sont toujours les plus forts. Dès lors, la mission est des plus simples pour Jonah Bao et son équipe : éviter impérativement que le mystérieux agent reste aux mains de la CIA. L’efficacité de DollFace comme sniper permet aux agents chinois de (re)mettre la main sur… Song Bao, le père adoptif de Jonah ! Celui que tout le monde considère comme un traître possède des informations pour le moins troublantes sur les anneaux et sur le devenir du vaisseau alien qui stationne au dessus de Hong-Kong. De telles révélations finissent par ébranler Jonah et Meilin, qui contreviennent délibérément aux directives du service…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 4 albums d’espionnage et d’anticipation, Spyder apparaît comme une série passée à côté de son sujet. Il y a quelque chose de surprenant et de déroutant dans l’entêtement dont semble faire preuve le scénariste Sébastien Latour… Pourquoi refuser de plonger ses albums dans le registre de l’anticipation, alors même que l’idée de base abordée dans Ombres chinoises ouvrait des perspectives des plus intéressantes. Avec Dragon céleste – le 2ème album – la rupture était définitivement consommée et la série s’orientait résolument vers l’espionnage. De mémoire, seule la planche 19 d’Old school laissera entrevoir le fameux vaisseau. Dès lors, inutile de pleurer sur ce que cette série n’est pas. Concentrons-nous sur ce quelle est ! Sur-vitaminée, commercialement bien calibrée, mais classique (à la limite du convenu), Spyder utilise habilement tous les codes du genre avec une réelle efficacité graphique et ce, quels que soient les dessinateurs qui se sont relayés sur les 4 albums. Patrick Tandiang, qui conclut graphiquement la série, s’inscrit dans cette continuité visuelle, académique et très pro. In fine, le lecteur ne retiendra que peu de choses des aventures du talentueux Jonah Bao et de la belle Meilin. Un goût d’inachevé, donc, pour cette série qui, avec le quatrième album désormais paru, pourrait constituer un premier cycle…