L'histoire :
Au terme d’une mission périlleuse aux abords du MI6 londonien, Meilin Bao, agent secret chinoise, s’enfuit en courant à travers les rues. Ils sautent d’un pont à bord d’une péniche… mais sont interceptés à bord par les équipes britanniques. Le frère de Meijin, Jonah Bao, alias l’agent spyder, en poste à Hong-Kong est aussitôt prévenu pour régler le problème. Il applique alors un plan pragmatique : capturer un agent anglais dans Hong-Kong et proposer un échange. Son dévolu se porte sur Nelson Bright, un jeune agent prometteur, qui profite d’une interception musclée par les partenaires de Spyder. Le contact est ensuite pris avec le MI6, qui accepte l’échange. Toutefois, les choses risquent de se compliquer… Car James Bright, le père de Nelson, lui aussi un vieux loup de l’espionnage, demande de l’aide à son ancienne équipe pour le récupérer. En outre, le fiston enquêtait sur un agent double, la légendaire « Alice », qui peut profiter de cette faille pour l’éliminer. Rendez-vous est pris au sommet de la tour Victoria, seul building qui traverse l’épaisse couche de nuages entourant un certain vaisseau alien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Spyder est décidément une série étonnante. Le scénariste Sébastien Latour aura pondu un contexte d’anticipation et de science-fiction à faire saliver les amateurs… pour finalement ne pas s’en servir. Chacune des intrigues indépendantes de la série se circonscrit en effet à des contingences d’espionnage pur jus. Un exemple flagrant que ce nouveau tome 3, mettant en scène une classique problématique d’échange d’agents secrets, avec jeu d’agents doubles, petits secrets et code d’honneur entre les structures britannique (MI5 et MI6) et chinoise (HK3), sans même jamais passer par un anneau de téléportation ! On pourrait transposer cette histoire à notre époque ou dans les sixties jamesbondiennes, cela ne demanderait quasiment pas d’adaptation. Les courses poursuites et scènes d’action empruntent certes agréablement le décor urbain de Hong-Kong. Car le dessinateur Sébastien Vastra livre ici une partition graphique remarquable, prouvant ses talents dans tous les compartiments du métier : profondeurs d’angle, décors chiadés, mouvement, personnages identifiables… Cruellement, les auteurs nous gratifient tout de même d’une case unique où l’on peut (enfin) apercevoir le vaisseau alien stationné au-dessus de Hong-Kong (dantesque !)… ce qui n’est d’aucune utilité dans l’intrigue. Peut-être que dans l’ultime tome 4… mais on n’y croit plus trop.