L'histoire :
Pour affaiblir les humains, il faut frapper ce qu’ils ont de plus cher. Cela, Dommy, une IA émancipée, de plus en plus incontrôlable et psychopathe, l’a bien compris. Elle a décidé de polluer les eaux d’une ville moderne avec un poison indétectable, pour semer la panique et annoncer la fin d’une ère. Pour arriver à ses fins, elle a utilisé ses fonds presque illimités pour recruter Harry Haussen, terroriste et ancien compagnon d’arme de Vlad Nyrki, afin de lui servir d’intermédiaire dans le monde réel. Pour mener à bien son contrat, celui-ci a contraint Pacman à l’assister, l’ami cher de Vlad. Ce dernier a alors juré de retrouver son ami et de faire payer son ravisseur. C’est ainsi qu’il se retrouve à faire équipe avec Travis et Thundercat, une ancienne tueuse de haut vol, pour s’opposer à l’IA et à sa bande. Leur enquête leur a fourni le nom de la prochaine cible de Dommy : New York. Le trio se retrouve donc dans la grande pomme et étudie les différentes possibilités qui existent pour polluer le réseau d’eau potable de cette immense ville. Au cours d’une rencontre numérique explosive, c’est finalement Pacman qui les met sur la voie, en déjouant intelligemment la vigilance de son gardien. Tout se jouera dans une maison de Greenwich Village. Surarmés, avec une assistance virtuelle formée par deux anciens stagiaires de Pacman, tout le monde converge vers le quartier ou se joue la plus grosse carte de Dommy pour arriver à ses fins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fin d’un tryptique qui conclue lui-même le troisième cycle de Travis, New York Delaware ne laisse aucun répit au lecteur. Avec une action menée à 300 à l’heure, Christophe Quet fait, encore une fois, montre de son talent incroyable à mettre du mouvement dans son dessin. Il porte ce tome à un rythme effréné, en enchainant cascades en voiture, courses-poursuites et scènes de combat, de main de maître. La bande son n’est même pas nécessaire pour qu’on en vienne à accrocher l’accoudoir de son siège dans un mouvement de crispation involontaire, alors que l’album gagne peu à peu en intensité. Fred Duval, toujours au scénario, joue brillamment son rôle dans cet exercice. Notamment, en fin d’album, il utilise une astuce intelligente qui participe à la tension presque palpable dégagée par ce 11ème numéro, via la transcription des nouvelles radios, répétées inlassablement, au fil des cases, alors qu’on en arrive lentement, mais explosivement, au dénouement. Cela dit, force est de reconnaître que ce dernier cycle est scénaristiquement complexe. Cet album ne se suffit pas à lui-même. Une relecture des épisodes précédents est donc impérative pour pouvoir en apprécier toute la force et ne pas se sentir perdu. Ce sera le seul point négatif qu’on retiendra de ce nouvel opus, consacrant encore une fois Travis comme une des meilleurs, si ce n’est LA meilleure, série techno-futuriste du 9ème art !