L'histoire :
Quatre lycéens « à problème » doivent passer leurs vacances de Noël à l’internat de leur établissement, encadrés par deux surveillants. Coincés et isolés par la neige, sans réseau téléphonique ni contact extérieur, ils sont alors confrontés à un tueur sanguinaire. La surveillante est tout d’abord retrouvée égorgée, en compagnie de deux journalistes de passage, eux aussi saignés à mort. Ces derniers enquêtaient justement sur une septuple condamnation inique pour sorcellerie, remontant à plus d’un siècle dans les environs. Les 4 jeunes et leur surveillant retrouvent en effet les mêmes signes cabalistiques sur le corps des victimes que dans leur documentation. Ils se mettent à s’accuser les uns les autres, chacun ayant eu une occasion à un moment de commettre ce triple meurtre, chacun devenant suspect aux yeux des autres. Ils décident finalement de rester groupés dans une seule pièce, attendant de pouvoir joindre des secours. Une veille alternée est alors mise en place durant leur sommeil. Mais lorsqu’arrive le tour du surveillant, il découvre l’une des jeunes filles atrocement pendue au néon, un signe cabalistique noir sur la main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On retrouve dans cette seconde partie, qui clôt le diptyque, le même « syndrome Shining » omniprésent que sur la mise en bouche : un grand établissement vidé de sa population, un contexte d’huis-clôt angoissant, des contingences climatiques et géographiques isolantes, une poignée de protagonistes terrifiés par un tueur sanglant, un esprit démoniaque qui s’est emparé de ce dernier… Ça finit par faire beaucoup de points communs. Logiquement, dans le respect des « slasher stories » (récits d’horreur pour ados, ex : Scream), le scénario insiste lourdement sur le brouillage des pistes : tout le monde accuse tout le monde, afin que le lecteur ignore jusqu’à un certain point lequel des protagonistes est le tueur (d’ailleurs, le tueur est-il un des protagonistes ?). Il n’y a plus qu’à dérouler les évènements, entre ambiance d’épouvante et dialogues légers. Petit à petit, les têtes tombent, réduisant peu à peu le champ des possibles, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Le paroxysme de l’hémoglobine est atteint pour l’avant-dernier meurtre, lorsque l’identité du tueur est révélée. Cette partition de genre bien rodée est l’occasion pour Chico Pacheco (alias Philippe Prunet) de laisser courir un dessin qui se cherche encore, entre encrages appuyés dignes du comics (les focus sur le facies grave de Michel) et un style plus léger. Carnages chorégraphiés, planches entières dédiées à installer l’effroi, découpage et cadrages cinématographiques… Le résultat est plutôt encourageant !