L'histoire :
Deux hommes s'affrontent en duel au milieu d'une prairie. Ça sent bon le far West et les colts à 7 coups. Après quelques provocations en bonne et due forme, il faut tirer les revolvers. C'est évidemment Cornelius qui tire le premier et qui abat sans pitié son adversaire. C'est alors qu'une indienne à la poitrine nue et charitable se jette sur son héros pour lui donner la récompense que tout mâle digne de ce nom mérite. Soudain, des triangles rouges apparaissent dans le ciel bleu limpide, l'informant qu'un incident (indépendant de la volonté de la société) oblige à provoquer son réveil d'urgence. Il s’agissait d’une simulation et il lui faut garder son calme. Quelques minutes plus tard, il est surpris d'être évacué brutalement de son cocon pour se retrouver dégoulinant d'une sorte de liquide amniotique. Cela fait six mois qu'il a disparu de la surface de la Terre. La désintoxication va être sévère. Son indienne à gros seins se matérialise encore spontanément, sous forme d'hologramme, pour l'inciter à revenir prendre sa place dans ce monde virtuel si douillet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Six ans après l'essai éponyme d’anticipation écrit par Jacques Attali, et s’intéressant aux 50 prochaines années, Jean-Pierre Pécau finit la libre adaptation de cette œuvre en bande dessiné. Celle-ci met en scène 4 anciens amis d’enfance plongés dans cet avenir proche et morose, imaginé par Attali. Le premier tome plantait le contexte d’un monde effrayant de réalisme ; le deuxième opus s'était ensuite largement émancipé du concept de l'œuvre originale. Dans cette conclusion, on n’y trouvera finalement presque plus rien, à part quelques idées dispersées ça et là, à se demander pourquoi on retrouve encore le sous-titre « d'après le livre de Jacques Attali » en première de couverture. Ceci dit, l’aventure ne manque pas d'action et s'avère beaucoup plus fluide que les deux premiers opus. Cette fois-ci, on peut en effet suivre un récit continu haletant et finalement plus facile d'accès. Les décors de Damien, toujours minutieux et agréables, offrent une vision de l'avenir convaincante. Le gros point faible de cet album reste la dernière planche, avec une fin à trois balles. Trop facile, trop usée, directement dans la lignée de la conclusion de la saga de Dune, qui ne valait pas plus chère…