L'histoire :
Le plus ancien et le plus grand zoo du monde, le zoo du Chanoine, est également autogéré par ses occupants. Or l'établissement fait face depuis peu à deux problèmes. Tout d’abord, un mystérieux tagueur signe d’un « obéis » un peu partout dans le parc. Ensuite, les pensionnaires sont confrontés à une épidémie provoquant d’étonnantes mutations au sein de la population. Ainsi, les loutres, les premières à être touchées par le phénomène, sont désormais couvertes de pics, à la manière des porcs-épics. Puis tout un tas d’autres hybridations s'enchaînent, donnant naissance à des oursins polaires, un chat-poney, un rat-ssignol ou encore une huître constrictor. Mais le pire arrive lorsque le directeur du zoo lui-même retrouve un serpent-pie-thon mort d’asphyxie dans sa volière. Suite à cet événement, le directeur embauche deux détectives, Poulpe et Castor Burma, afin qu’ils enquêtent et résolvent le mystère. Mis au courant de toute l’histoire et des derniers événements, le duo d’enquêteur interroge les victimes, en commençant par les premières, à savoir les loutres. Sur place, Burma et son acolyte découvrent que les loutres ont gardé le moral malgré les événements. Il y a même mieux : elles semblent s’être parfaitement adaptées à la mutation et à leur nouveau corps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À la manière de Zootopie, l’un des derniers films d’animation Disney, le scénariste Frédéric Bagères nous fait découvrir un parc animalier entièrement géré par ses occupants. Hélas, cette belle harmonie est troublée par un phénomène inquiétant provoquant des mutations chez les pensionnaires. Dans ce monde totalement animalier, un duo composé d’un castor et d’un poulpe est alors dépêché pour mener des investigations. Ce récit faussement policier de 192 pages est surtout l’occasion d’un gros délire à base de jeux de mots, de références et de croisements d’animaux aussi saugrenus qu’amusants. Dès lors, même si l’enquête est plaisante, c’est surtout la découverte de la prochaine mutation imaginée par le scénariste qui nous pique et nous donne envie de découvrir la suite. En plus de ceux cités plus haut, on a aussi droit à un anacon-pieuvre, un manchoctopus ou encore un serpent à plumes. Pour mettre en scène cette ménagerie, on retrouve Marie Voyelle (Une journée avec Bérengère Krief). La dessinatrice offre du très bon boulot, où l’on ressent le plaisir de mettre en images des créatures hybrides. Ce plaisir est communicatif et offre un résultat qui renforce encore l’intérêt pour cette histoire. En plus, l’illustratrice ne s’est pas simplement contentée de faire un croisement rapide de deux animaux. On voit, en effet, qu’elle a pris le temps de réfléchir à ce qui serait le plus logique dans leur mutation. Un album drôle et original, qui se lit avec plaisir…
