L'histoire :
Une nouvelle belle journée commence pour Will Jones. Deux androïdes viennent vérifier que sa « Babe » – sa compagne robotique – est toujours optimisée sur tous les paramètres attendus. Ils l’informent que dans 4 mois, il pourra bénéficier du nouveau modèle, une petite brune encore plus perfectionnée. Le soir même, Will retrouve son pote Nigel et boit un verre en ville avec lui. En journée, Nigel est commandant d’une brigade de nettoyeurs, qui retirent de la société les délinquants et les réfractaires, pour les confier aux équipes de la sûreté médicale. Will, lui, travaille à l’académie historique, où on « lisse » le passé et ses archives. Le dossier en cours, sur lequel il travaille depuis des mois avec ses équipes, est lourd : il s’agit de bien redéfinir tout ce qui concerne le « communisme », une idéologie du XXème siècle. De retour chez lui, Will participe à une série interactive, dans laquelle il combat à l’épée. Puis sa Babe lui a fait un bon petit plat… Une bonne journée se termine, heureuse, comme toutes les précédentes. Le lendemain soir, alors qu’il quitte l’académie, Will trouve un objet insolite dans la poche de sa veste, dans son casier : un petit livre. Will sait ce que c’est : autrefois, les gens lisaient ce genre de chose. Mais qui a bie pu lui laisser ceci ? Et dans quel but ? Curieux, Will s’installe aux WC pour y jeter un coup d’œil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une trilogie est programmée par le scénariste Rodolphe et son vieux compère dessinateur Griffo, pour cette Utopie futuriste bienheureuse, qui semble forcément promise à un déglingage en règle. Ce premier tome nous présente une société prospère et radieuse, où tout est édulcoré, lissé, programmé, pour optimiser le bien-être de ses habitants… ou du moins de ceux qui se conforment à cette vie parfaite. Evidemment, un grain de sable vient gripper la vie du héros Will et le pousse à essayer de cerner ce qu’il y a au-delà de ce « kit de vie » doucereux… mais artificiel. Ce point de départ ressemble furieusement à celui du roman d’Ira Levin, Un bonheur insoutenable, bien connu des amateurs d’anticipation utopique. Mais Rodolphe ne fait ni un plagiat, ni une adaptation. Des variantes sont à noter (pas de drogue, pas d’apologie du communisme), et à partir du moment où Will s’écarte du droit chemin, c’est tout nouveau. Le dessin semi-réaliste de Griffo parvient à rendre crédible les différents biotopes de cette société futuriste. Le talent narratif de l’expérimenté Rodolphe accroche quant à lui le lecteur, qui trépigne de découvrir comment tout cela va se poursuivre pour Will. Et évidemment, qui voudra savoir si l’utopie est possible…