L'histoire :
Afin de sauver sa tête et sa légitimité mise en doute par le roi de France, le pape Borgia, Alexandre VI, lui accorde sans consentir le Royaume de Naples, dont il héritera légitimement à la succession d’Alphonse II. Mais afin de s’assurer de la fidélité du Saint Père et d’éviter une éventuelle trahison, le roi Charles VIII décide « d’inviter » son fils César à la cour de France et le place sous la protection de son fidèle chevalier, Henri Guivre de Tersac et son comparse, le Catalan Blasco de Vilallonga. Sur la route de Naples, l’offensive française est irrésistible. Bientôt, toute la noblesse italienne se rallie à l’étendard à la fleur de lys. Devant cette avancée, le roi d’Aragon, Ferdinand II, a pris la fuite et les Français imposent à la ville des exigences financières énormes, sans compter les pillages et autres destructions des récoltes lors d’immenses chasses à courre. C’est le règne par la force et la terreur, alors que de la cour de France arrive une dramatique nouvelle : le dauphin Charles-Orland est mort. De leur côté, Henri et Blasco se font berner par leur « prisonnier » qui s’enfuit à Rome, au grand dam du roi, qui leur impose de le retrouver. Et c’est en le recherchant dans les rues de la cité, que Blasco reconnait une nouvelle fois son ancien rival, Carlos Manrique Lara, en compagnie de Gonzalve de Cordoue. En les suivant, il découvre la mise en place d’un complot contre la France, commenté par le roi d’Aragon allié au Saint Empire Germanique et aux grandes familles italiennes des Borgia et des Sforza. Leur but : bloquer l’armée royale dans le Sud de la péninsule et interdire tout renfort venant du Nord de la botte. Alors, Charles VIII ordonne le retour au pays, mais ses 10 000 hommes d’armes se retrouvent bientôt face aux 30 000 de la coalition adverse. Empreint de bravoure, de stratégie militaire et d’héroïsme, ce sera la furia francese !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce 3e volume de Valois, la chevauchée du roi de France Charles VIII se voit légitimée par le pape Borgia, qui lui accorde donc la couronne de Naples. Mais rien n’est si simple dans l’Italie médiévale, véritable « château de carte » dont chaque principauté est régie par de grandes familles. Les alliances et les complots se font et se défont alors au rythme d’un claquement de doigts. Et notre jeune roi en fera les frais dans cette excellente histoire. Car si la campagne des guerres d’Italie n’est pas forcément un sujet très répandu dans le 9e art, Thierry Gloris en fait un très bon divertissement, sans nous perdre en route face à l’Histoire. Les faits sont simples, les dialogues contemporains, hormis quelques expressions, et les dessins magnifiés par Jaime Calderon. Dans un style très moderne, les auteurs nous font revivre cette grande épopée chevaleresque, avec force détails et couleurs. Les personnages sont bien vivants, les combats extraordinaires de véracité et les femmes – Lucrèce Borgia en tête – glamour et sensuelles à souhait. Et au milieu de toute cette saga, nos deux héros (que l’on imagine de fiction), Henri Guivre de Tersac et Blasco de Vilallonga, y vont de leur petite histoire personnelle, sans jamais interférer avec la grande. Au final, Valois s’avère un excellent recueil d’Histoire, superbement illustré et conté, une série historique comme nous aimerions en lire plus souvent.
