L'histoire :
La ville fortifiée de Venosa est assiégée par le roi Jaranis, qui commence clairement à s’impatienter. Il y a besoin de remettre un peu d’ordre dans cette cité pervertie par les drogues et les magies les plus déviantes. Sa propre fille Neige est d’ailleurs en train de subir une phase de sevrage plus que pénible, tout en étant enchaînée dans une des tentes de campagne au pied des remparts. Pendant ce temps, de bon matin, à l’intérieur des remparts, Epine et sa bande de brigands attaquent un convoi de marchandises. Les soldats sont rapidement maîtrisés et les pillards commencent à charger leur butin… Lorsque soudain, deux des pillards sont pris d'un accès de folie sanguinaire : ils tranchent les prisonniers à l’aide de leurs machettes, puis se sauvent dans les ruelles en poussant des cris de déments ! Encore une dérive du pavot noir. Epine et ses gars dégagent vite la place, car ils viennent subitement de passer du statut de voleurs à celui d’assassins. Une fois dans leur repaire, ils décident de trouver des boucs émissaires pour porter la responsabilité du carnage. Puis, tandis que l’un des brigands tente de forcer l'ouverture d'une valisette, un sort surprise lui gicle au visage. Sa main est aussitôt transformée en pied…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette nouvelle série qui débute, Olivier Milhiet ne fait pas défaut à l’heroïc-fantasy imaginative et horrifique qui fait sa griffe (lisez Spoogue, Aniss et Caravane). Il ne renonce pas non plus à son humour un poil foutraque : ici, les dialogues sont balancés avec des vannes bien contemporaines (mais toujours correctes) et la tournure des évènements peut surprendre par son incongruité. On peut ainsi se retrouver avec une main transformée en pied, à dos de limace géante ou parasité par un gros vers rouge géant qui vous bouffe les entrailles et prend l’air de temps en temps en faisant coucou par la bouche. Gore, fun et surprenant semblent être les mots d’ordre de cette histoire qui se laisse encore pas mal de possibilités quant à son fil directeur. Epine est-il vraiment le héros, parmi la clique de personnages tantôt humains, tantôt zoomorphiques ? La drogue qui gangrène la ville de Venosa sera-t-elle nettoyée au karcher ? Les forces magiques obscures sont à l’œuvre, les velléités « politiques » en embuscade. On passe cela dit un bon moment de lecture, agréablement étonné par l’aspect inédit des rebondissements, au sein d’un registre narratif d’ordinaire très balisé. On attend cependant le tome 2 pour que l’univers et les enjeux s’étoffent et prennent pleinement leur sens…