L'histoire :
Le mage Ibzik a empoisonné Epine à l’aide d’un œuf de parasite carnivore. A tout moment celui-ci peut éclore et lui bouffer les entrailles de l’intérieur. Ibzik lui promet de lui retirer cet hôte menaçant s’il l’accompagne dans le quartier maudit des magiciens… malgré la redoutable réputation de ce quartier, Epine n’a guère le choix. A l’aide d’une incantation et d’une porte tracée sur un mur, les voilà ainsi de l’autre « côté », faisant la nique à la brigade dragon qui s’était mise en alerte. Ibzik concède aussitôt à Epine ce qu’il lui avait promis : c’est son diable d’Iseth qui s’en charge, une sorte de chihuahua protéiforme et carnassier. A l’aide de sa longue langue, l’animal récupère l’œuf dans l’estomac d’Epine. Il était moins une, la coquille était fêlée, l’éclosion était donc imminente ! Ils parcourent ensuite cet univers étrange et morbide, tandis qu’Ibzik raconte à Epine l’origine de cette anomalie générée par le magicien Ezra Nérub. Ils arrivent dans une auberge, où ils récupèrent un grimoire et un cercle de métal qui sert de porte entre les mondes. Ils échappent de peu à une incursion de créatures venues de l’autre côté. Puis Ibzik offre un véritable festin à Epine. Celui-ci ne se doute pas que le mage l’a une nouvelle fois empoisonné, à l’aide de « l’âme d’un mort ». Epine est dès lors devenu une machine à tuer sur commande…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Olivier Milhiet poursuit et conclut son étonnante aventure d’heroïc-fantasy médiévale quoi que bien contemporaine dans le ton. On retrouve ici les nombreux personnages pour la plupart zoomorphes et leurs nombreuses quêtes entrecroisées… qu’il est très difficile d’aborder toutes. Nous nous sommes attachés dans le résumé ci-dessus à la destinée de ce qui ressemble au personnage principal, Epine. Cet aspect un peu fouillis constitue le principal point noir de ce diptyque. On peine à distinguer les intrigues majeures, de celles qui sont secondaires ; on se mélange un peu les pinceaux entre les diverses factions « politiques » en jeu et leurs ambitions antagonistes ou complémentaires, entre ce qui relève de la magie ou des effets barbares des drogues en cours. A contrario, parmi les petits plus, il y a une forte originalité : on ne sait jamais où cela va nous mener. Impossible de deviner la page qui va suivre. Les dialogues bien de notre époque, nourris d’expressions et d’injures bien imagées, apportent aussi une forme de fraîcheur et d’humour à l’aventure. Enfin, le dessin de Milhiet est une nouvelle fois particulièrement soigné et abouti, avec une mention spéciale pour les profondeurs, plongées ou contreplongées, les plans larges sur les architectures médiévales et les séquences d’altercation gores (ex. p.32).