L'histoire :
Allongé dans son lit d'hôpital, Yvon Lebihan vient de répondre aux questions des policiers. De toute évidence soupçonné dans la tuerie qui vient d'avoir lieu, il est surveillé de près. A sa sortie de l'hôpital, il rencontre Alison, la sœur de la jeune fille qu'il a tenté de sauver d'une horde de motards en armes. Ils rejoignent tous deux Jean Guérin, l'ami d'Yvon, et partagent leurs impressions. On apprend alors que la jeune femme qu'il a tenté de sauver s'appelait Cassie Fulton. Elle était la fille d'un éminent biologiste anglais, mystérieusement « suicidé » quelques jours plus tôt. Les évènements vont rapidement s'enchainer et la pression monter sur Yvon, Alison et Jean. Les dernières découvertes du chercheur anglais sont apparemment au cœur d'enjeux complexes. Les meurtriers du professeurs Fulton n'ont visiblement pas terminé leur travail. Yvon va devoir utiliser tous les ressorts de son passé de militaire pour renouer le contact avec d'anciens soldats et organiser sa défense...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parfaitement orchestrée de bout en bout, la conclusion de ce dyptique tient les promesses d'un premier tome haletant. Les surprises cueillent le lecteur dès la première page, tout en donnant beaucoup de pistes sur les raisons de la série de meurtres perpétrés. Le professionnalisme du scénariste Régis Hautière est évident dans la mise en scène des phases de l'album. Il utilise remarquablement les voix off, qui permettent de transitionner d'une scène à l'autre, les dialogues de la première scène se superposant aux images de la nouvelle. Imparabale d'efficacité, le lecteur est scotché, comme dans un polar bien foutu dans un fauteuil de cinéma. Le dessinateur Ullcer s'acquitte très efficacement de sa tâche, même si une certaine jeunesse apparait dans ses pages, au détour de visages fluctuants. Mais rien de grave, une bonne gestion des couleurs par Jérôme Brizard nous offrant par ailleurs quelques cases visuellement belles, comme le coucher de soleil sur l'usine désaffectée de la page 22. La galerie de personnages qui peuple ce polar est également très réussie, du tueur aux petites lunettes noires, au copain trafiquant d'armes. Des seconds rôles visuellement typés et marquants qui, combinés avec des dialogues efficaces, rendent cet album percutant au possible. Lecture hautement recommandable pour les amateurs de polars bien menés, Vents Contraires confirme à nouveau la place de Régis Hautière dans la galaxie des scénaristes qui comptent.