L'histoire :
Si Kek possède une qualité, alors il s’agît d’être patient. Il a toujours su espérer des heures, des mois, des années (!) dans l’attente de l’objet, de l’être désiré. En 1988, Kek a 9 ans. Dans la cour de récréation de son école à Dunkerque, il joue au football avec ses copains comme tous les garçons de son âge. Pourtant de son année de CM1, il n’a guère de souvenirs. Guère de souvenirs en dehors de son premier amour, un véritable amour. Le genre qui vous noue l’estomac et vous empêche de manger. Le genre qui vous transporte sur un petit nuage en compagnie de l’être aimé. Virginie est une fille plutôt jolie avec de grands cheveux châtains bouclés et des bagues magnifiques aux dents. Pendant les cours, ils s’envoient des petits mots doux et en dehors, ils échangent des bisous, le plus longtemps possible. Mais en milieu d’année, le papa de Virginie est muté sur Grenoble. Virginie déménage. Lâche, Kek n’a pas su lui dire au revoir ; elle a beaucoup pleuré. Aujourd’hui Kek a 27 ans, et depuis toutes ses années, il n’a pas arrêté de penser à elle. Qu’est-elle devenue ? S’il pouvait la revoir ne serait-ce qu’une fois, pour s’excuser… Puis un soir, grâce à un ami policier, il finit par la retrouver, il lui écrit une lettre et reçoit en retour un mail d’une certaine Virginie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, c’est une histoire comme il s’en écrit beaucoup sur le net. Oui mais voilà, l’œil de Lewis Trondheim est passé par là et, séduit comme près 15000 internautes par jour qui ont pu lire cette historie sur leur écran, le directeur de la collection Shampooing s’est décidé à la publier. En cela, la collection Shampooing est unique, accueillant des titres qui ne trouveraient sans doute pas (ou difficilement) preneur ailleurs. Le conte de fée entamé sur la toile par le jeune Kek se poursuit donc en bande dessinée, sous forme d’un petit album enfantin au premier abord et pourtant si fort. L’histoire de Kek et Virginie ressemble à une romance d’aujourd’hui, présentée comme autobiographique. Quand la réalité dépasse la fiction et rejoint le rêve inavoué de millions d’êtres humains… jusqu’à un certain point. Les rêves c’est bien, mais parfois le réveil fait un peu chier (p.13). Et néanmoins, quelle lecture rafraîchissante ! Impossible de ne pas aimer. C’est beau et tendre comme un premier amour d’école, de ceux que l’on oublie pas. Ne vous laissez pas rebuter, ou méprendre, par un visuel simpliste : la narration est impeccable. Ne dit-on pas que le plus dur, souvent, est de faire simple ? A découvrir par tous, plus particulièrement les amoureux et ceux qui ont su garder une âme d’enfant
