L'histoire :
Guillaume est recherché par une unité spéciale qui fait irruption chez lui, brutalement, suite à des incidents survenus au laboratoire où il travaille. Mais sa compagne les informe qu'elle est sans nouvelles de lui depuis plusieurs jours. Et de ce fait, leur projet de partir en croisière est avorté. Pour cause : Guillaume a embarqué, mais seul, à bord du Babylon of the seas, un paquebot de croisière sur la méditerranée. Or il est porteur d'un virus mortel ! Il faut mettre en quarantaine les voyageurs et établir des règles strictes dictées par le Ministère de la Santé pour limiter la diffusion du virus. Il faut aussi isoler les morts, aux corps devenus méconnaissables... et surtout trouver le coupable, puis l'isoler, afin qu'il ne contamine pas tout l'équipage. Commence alors un jeu de piste et suspicions... et si c'était le voisin de cabine ou le commandant ? Et puis il faut être discret et enquêter en douce pour ne pas affoler les passagers...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Signé Sylvain Ricard, le scénario de ce premier tome est assez « classique » de ce qu'on est en droit d'attendre derrière un tel titre, mais bien ficelé, avec du suspense et également tous les fondamentaux du thriller, une enquête prenante et des personnages bien campés. L'alerte est d'emblée lancée, comme un pavé dans la marre : les autorités sanitaires sont sur le front. Il faut à tout prix faire diversion auprès des passagers. Mais comment faire, à l'heure où l'information via les réseaux sociaux circule plus vite que ledit virus ? Réunion de crise oblige, il faut cacher les morts. On passe d'une bulle angoissante avec une scène sanglante digne d'un polar et d'une scène de crime, à la vision d'un-plaisancier-sur-son-transat-en-mode bronzette façon cliché ! Le personnage principal, porteur de la bactérie, est attachant par ses traits. On l'imagine inoffensif et gentil, et pourtant... Ce premier tome adopte une narration et un découpage cinématographiques, avec des cadrages voulus insistants sur certaines scènes. On s'y croirait, c'est flippant et angoissant à souhait. D'autant que les auteurs couronnent cette intrigue réaliste par un dossier final de 12 pages qui revient sur les risques biologiques authentiques, les décisions politiques mondiales pour les limiter, les virus, les bactéries, les parasites... brrr... Un petit tourist-tour didactique de l'horreur à l'état brut. La monochromie du dessin semi-réaliste de Rica colle parfaitement à l'ambiance pathogène du scénario. Les traits et expressions des visages sont extrêmement précis. Ce récit de polar-fiction permet tout de même de se questionner. Et si ça arrivait vraiment ? En attendant vivement la suite !
