L'histoire :
Les responsables politiques réfléchissent à la situation épidémique à bord du Babylon of the seas. La solution se trouve t-elle dans les cahiers de Guillaume ? Les militaires rivalisent d'idées pour attraper cet homme qui pourrait changer le cours de la catastrophe. Sur le bateau, la tension est toujours palpable, au milieu des cadavres. Par radio interposée, on leur promet de les aider, mais tout indique le contraire. Les autorités vont-elles vraiment couler le navire avec tous ses passagers ? Ce serait la solution la plus simple au problème. A bord, les survivants ne sont pas prêts à se laisser embobiner aussi facilement. Pour prouver leur valeur, ils prennent d'assaut le patrouilleur et séquestrent les marins. La mer semble les soutenir car elle s'énerve : une vigoureuse tempête s'est levée. Les discordes sont également de mise, entre les journalistes qui veulent un scoop et Guillaume qui est prêt à remettre ses cahiers au médecin. Les flics, eux, pensent avec les armes et ne cherchent pas à comprendre. La situation s'envenime. Le Président a donné son aval, qu'importent les pertes humaines. Après quelques temps de pseudo-négociations, une porte de sortie semblent s'ouvrir pour les passagers. Pas pour tous... Surtout qu'une découverte scientifique a été faites. Néanmoins, il ne faudrait pas que cette information tombe entre de mauvaises oreilles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Virus se lit avec un autre regard, depuis qu'elle se développe en parallèle de la pandémie de covid-19. Heureux ou malheureux hasard pour les artisans de cette trilogie ? A la base, l'apparition d'une maladie qui éradique une population n'a rien de nouveau. De nombreuses œuvres de science-fiction (au cinéma, en séries, en roman, en BD) ont déjà décliné cette problématique de départ. Sylvain Ricard (au scénario) et Rica (au dessin) arrivent à tenir l'intensité et le suspens après trois tomes. Il n'est pas difficile à imaginer l'enjeu d'une infection virale qui se répand en milieu clos et dont on ne sait pas vraiment comment elle agira une fois disséminée au reste de la planète. D'autant plus lorsque les décisions sont prises par responsables politiques mus par des calculs électoralistes. C'est classique : il faut donc agir d'une façon et communiquer d'une autre. Sur ce plan, cette fiction testostéronée, qui ne manque pas de scènes d'action musclées, rappelle la réalité, même si le contexte est différent. Le lecteur reste absorbé par les nombreux rebondissements rocambolesques et spectaculaires qui ponctuent l'aventure. Les moments de pause sont rares. Les jeux d'influence captivent. Les nuances de gris du dessinateur et ses faciès grimaciers et caricaturaux confèrent l'ambiance angoissante. Une fin de trilogie audacieuse qui donne envie de retrouver les auteurs dans leurs prochaines œuvres.