L'histoire :
Novembre 1911. En pleine nuit, Alcée Poivron, conservateur adjoint du musée des colonies impériales, se rend chez Théophile Duroc, détective. Il vient lui demander de l’aide car un objet rare et précieux a été volé dans son musée. L’homme accepte la requête et lui demande de l’accompagner aux premières heures, là où a eu lieu le larcin. Après quelques recherches, Poivron rentre chez lui et il a la mauvaise surprise de découvrir sa maison sens dessus-dessous. C’est avec stupeur qu’il trouve aussi une lame, sur lequel un ultimatum est mentionné : plus que trois jours… Alcée retourne au petit matin chez Duroc mais il semble s’être fait agresser sur le chemin par, dit il, des « romanichels ». Ce qui est plutôt étonnant étant donné que son portefeuille est plein de billets ! Le détective se rend alors avec son émissaire à l’appartement d’une des femmes de ménages du musée, qui a l’air suspecte. Duroc crochète la porte et, en l’ouvrant, découvre le cadavre de la femme pendue à une poutre du plafond. Les deux hommes commencent à chercher d’éventuels indices mais ils sont arrêtés par la police…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si Napoléon n’avait pas perdu à Waterloo ? Que se serait-il passé ensuite ? C’est avec ce postulat de base que Thierry Gloris, scénariste de l’excellent Codex angélique, crée un univers où la France joue un rôle de premier ordre dans le monde. Malgré un background assez développé, le récit se rapproche finalement du polar, simplement teinté d’une touche de fantastique. En suivant l’enquête du détective Duroc, on a parfois l’impression de retrouver une ambiance digne des romans d’Edgar Allan Poe, comme Double assassinat dans la rue Morgue (un hommage ?). Gloris joue une nouvelle fois avec beaucoup de pistes narratives et l’on espère que toutes seront honorées par la suite. Notamment l’identité et la motivation de l’inquiétant Janus… Tout n’est pas que sombre dans cette série, jonché de-ci de-là de multiples petites touches humoristiques, notamment au travers des dialogues. La conversation du début entre Poivron et la gouvernante en est le parfait exemple. Au niveau des dessins, c’est une véritable surprise : le dessinateur italien Emiliano Zarcone possède une patte particulière mais vraiment enthousiasmante. On regrettera juste que la colorisation soit parfois un peu trop sombre. Un prologue intéressant et intrigant. A suivre…