L'histoire :
Après sa défaite à Waterloo et la fin des « Cent jours », Napoléon est définitivement exilé à Sainte Hélène en 1815, une petite île perdue au milieu de l’Atlantique Sud. Bien qu’il ait ses principaux généraux à ses côtés, il se trouve sous bonne garde d’une garnison anglaise commandée par l’amiral Hudson Lowe. A partir de ce moment, et pour les 6 années qui lui restent à vivre, Napoléon s’ennuie ferme. Il fait des concours de ricochets sur le rivage avec son biographe, Las Cases. Mais évidemment, sur le littoral d’un océan, il y a des vagues et le record de deux ricochets reste imbattable. La plupart du temps, il dicte ses mémoires à Las Cases et n’hésite pas à faire montre de fantaisie. Par exemple, il demande à son biographe d’écrire qu’il a chevauché des dragons (des vrais dragons). Ce que refuse de noter Las Cases, bien évidemment. C’est déjà suffisamment difficile de faire le tri dans les souvenirs arrangés de la campagne d’Egypte, ou du siège de Toulon. Comment cet olibrius a-t-il pu devenir général de brigade ?! De temps en temps, Napoléon se retrouve en tête à tête avec Hudson Lowe. Les deux hommes entretiennent des relations détestables et ils s’invectivent alors avec une froide distance. Bref, Napoléon fait tourner son monde en bourrique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs ont déjà produit Salade César selon cette méthode… Au rythme d’un gag par planche, le scénariste Karibou met en situation un Napoléon qui s’emmerde sévère sur l’île de Sainte Hélène, après qu’il ait grave tout perdu à la défaite de Waterloo, comme le titre Waterlose le laisse supposer. Tantôt, Napoléon trouve donc une activité délirante (un badminton, une soirée pop-corn, une belotte, un château de sable…), tantôt il se livre à des joutes verbales tendues avec son geôlier en chef, l’amiral anglais Hudson Lowe… Et entre deux, il boit régulièrement des cafés liégeois. Surtout, il livre ses mémoires à son biographe Las Cases, ce qui donne l’occasion à des flashbacks sur sa jeunesse, sa carrière de militaire et de dictateur hégémonique, dans un désordre chronologique qui n’a aucune importance. La dérision est sacrément de mise : Karibou joue sur un décalage finaud entre des dialogues ultra contemporains, des expressions parlées parfois d’un niveau de collégiens, et la prestance due au rang d’un empereur qui a mis l’Europe à sa botte. Genre : Napoléon devient premier consul en niquant Talleyrand au jeu « Action ou vérité ». Le dessin encré de Josselin Duparcmeur, complété par une teinte unique en bichromie rose, contribue à l’effet de décalage par le manque d’expressivité des personnages et son aspect statique. Napoléon est mort à Saint-Hélène, son fils Léon l’a fait se bidonner.