L'histoire :
Dans la civilisation troglodyte et fermée des nains, Tridïk est un adolescent manchot romantique. A l’école, alors que ses camarades se battent couramment, lui rêve d’offrir la plus rare des fleurs, une chrysoztëre, à la belle Mëlinhh, dont il est follement amoureux. Pendant ce temps, les adultes débattent au grand conseil sur la réouverture des mythiques portes de Ahrëez Lohk, qui rendent leur royaume hermétique depuis des siècles. Ils ont en effet un problème de surpopulation et donc, légitimement, un besoin d’expansion… Cependant, la démocratie parle : au terme d’un vote, l’ouverture des portes est refusée. On craint le réveil d’un ennemi jadis vaincu et à jamais confiné. C’est alors que Tridïk trouve, par le plus grand des hasards, un passage secret vers un dédale de souterrains qui mène de l’autre côté des portes de Ahrëez Lohk. Par amour et mu par son tempérament aventureux, il brave l’interdiction et part en expédition à la recherche d’une chrysoztëre. Son périple le mène dans des grottes aussi vastes que sublimes… et il semble qu’il ne soit pas seul. Quelques heures passées sans nouvelles, ses parents s’inquiètent. Une petite enquête leur permet de penser que Tridïk s’en est allé au-delà des portes. Cette fois, le grand conseil est bien forcé d’autoriser une expédition de recherches…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième diptyque dans l’univers heroïc-fantasyste (sic) de Wollodrïn laisse de côté toutes les bases et personnages des précédents volumes. Nous voici d’emblée enfermés dans le royaume des nains, qui souffre d’un souci conjoncturel de surpopulation. L’extension de leur territoire est donc aussi souhaitée que redoutée, car elle risque de réveiller un ennemi jadis terrassé dans la douleur. Voilà pour le contexte, duquel se détache un frêle héros : un adolescent manchot et rêveur. Emporté par son amour pour une jeune fille, celui-ci part en expédition dans le territoire interdit… et il satisfait ainsi à une thématique constante de la série : le road-trip. Les paysages fabuleux appréciés du dessinateur Jérôme Lereculey – au dessin toujours redoutable de minutie et d’efficacité – sont donc cette fois troglodytes : des nefs d’une hauteur vertigineuse, des archipels bleutés de stalactites, des enchevêtrements de passerelles minérales et enfin un extérieur tellement féerique qu’il méritait bien une double planche (p.34-35). Nous ne dévoilerons pas ce que Tridïk y trouve (spoiler), mais nous vanterons une nouvelle fois le savoir-faire narratif de David Chauvel : l’immersion est patente, le frisson savamment géré et moult mystères nous tiennent en haleine, en attente du second volet du diptyque. Mais au fait, ça veut dire quoi, « Wollodrïn » ?