L'histoire :
Au terme d’une longue course-poursuite, les sorciers de Termüdd ont réussi à capturer le groupe bigarré de héros formé de Haffanen l’elfe, Tridïk le nain, Wïnhbor l’orc, Wffnïr le « dragon » (à l’apparence d’une fillette âgée) et du bébé de Hazngar et d’Onimaku, qui grandit à une vitesse prodigieuse. Entravés au sein des piliers d’une forteresse de Marmaëkard, ils font face à Nethenol, le vieux démon des Akkrän, qui a mené la traque pour les capturer. Il est le dernier survivant de la bataille d’Hëgron Hel. Il est aussi le responsable des dernières décennies de guerres entre nains, elfes, orcs et hommes. Et aujourd’hui, il veut s’accaparer leurs pouvoirs pour terminer son grand œuvre : l’extermination totale de leurs espèces. Mais étonnamment, c’est le bébé, déjà devenu une fillette emplie de sagesse et de maturité, qui prend la parole. Elle négocie de manière incroyable en précisant qu’elle connait le destin qui fut réservé aux siens : il n’est pas le seul. D’autres ont survécu à la bataille d’Hëgron Hel et elle propose de le mener vers les siens… contre leur liberté. Le vieux démon est troublé par cette révélation et cette proposition… mais il a cerné la sincérité de la fillette et il accepte. Le groupe de héros se retrouve ainsi à mener une ultime quête, qui passe pour débuter par Marmaëkard et la taverne d’Ebrinh et d’Onimaku. Cette dernière découvre donc son bébé déjà adolescente… Elle peut enfin lui donner son nom de baptême : Halhmgar. Puis tous ensemble, ils prennent la direction de la « grande salée »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dixième tome de Wollodrïn, dernier volet du 5ème diptyque, met un point final à une vaste et pure saga d’heroïc-fantasy qui aura duré presque 8 ans. Pour cet évènement, il fallait que la conclusion soit à la hauteur des aventures précédemment menées par ce groupe composite de héros, formé d’un membre de chaque espèce majeure du registre : un nain, un elfe, un orc, un homme et un « dragon » (qui n’en a pas l’apparence, ce qui est bien plus pratique en société…). Or, on ne peut plus belle et noble cause, pour conclusion, que cette énième quête à mener pour rétablir la paix et empêcher une extinction totale des espèces (un vaste programme, qui en rappelle un autre, plus contemporain…). Nos héros repartent donc à travers les plaines de Wollodrïn, mais aussi sur les flots, un décor naturel encore inutilisé dans la série. Et qui dit flots, dit naufrage… mais on évitera d’en dire de trop. Le scénariste David Chauvel aura donc mené à son terme une saga d’HF aussi puissante que sérieuse, un genre qu’il avait jusqu’à présent finalement peu exploité, lui préférant les thrillers. Et le dessinateur Jérôme Lereculey aura fourni des ambiances prégnantes, des créatures majestueuses et des paysages féeriques d’une belle cohérence, tout aussi précis qu’enchanteurs. Et même si ce dernier volet nécessite quelques palabres pour correctement dénouer l’intrigue en cours, les nombreuses cases panoramiques n’y font pas exception. Les deux auteurs ont fait une grande partie de leur carrière ensemble. Le duo est-il déjà en train de se reformer sur un nouveau vaste projet ?