L'histoire :
L’orc Wïnhbor a participé à l’expédition d’initiation imposée par les sages de sa tribu, en compagnie de quelques copains apprentis guerriers et de sa sœur Wïnhart. Mais en cours de route, ils ont bifurqué : Wïnhbor avait pour plan secret d’éradiquer le dragon Wffnïr, celui qui a jadis tué ses parents. Et il a convaincu ses copains qu’ils allaient ainsi se couvrir de gloire et gagner un fabuleux trésor. Hélas, leur sécession a tourné à la tragédie. Tantôt en proie à des phénomènes maléfiques sur les charniers des temps anciens, ils ont aussi été chassés par des humains coupeurs de têtes. Seul rescapé à parvenir dans la tanière du dragon, Wïnhbor est déçu d’en découvrir le cadavre : Wffnïr a naturellement dépéri et il n’aura pas pu accomplir sa vengeance. A la place, c’est une petite fille au visage ridé qui lui explique qu’elle contient désormais l’âme de Wffnïr. Elle propose à Wïnhbor de décharger sa frustration sur elle… Elle ne risque pas grand-chose : son corps semble dur comme la pierre. Wïnhbor n’a d’autre choix que d’accepter sa frustration, d’autant plus qu’il décide d’accompagner Wffnïr vers une destination inconnue. Ils ignorent que leur route va bientôt croiser celle du jeune nain Tridïk et de l’elfe Haffanen… Ils ignorent aussi que, tout proche également, l’humaine Onimaku est en train d’accoucher d’un bébé demi-orc, dont le père est Hazngar. Tous semblent liés par un incroyable destin commun…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu’à ce tome 8, la série Wollodrïn se contentait de mettre en situation, dans un univers d’heroïc fantasy, des quêtes initiatiques et indépendantes menées par différents protagonistes portant des trémas dans leurs noms. Etait-ce donc cela, la définition de cette série : des trames distinctes au sein d’un univers commun ? Que nenni. Cet épisode 8 se présente comme la clé de voûte qu’on n’attendait plus, qui met enfin en cohérence tous les précédents diptyques. Le scénario réunit en effet l’humaine Onimaku, son compagnon orc Hazngar, le duo nain-elfe Tridïk et Haffanen, dont « l’amitié antagoniste » est toute aussi singulière que celle de l’orc Wïnhbor et du dragon-fillette Wffnïr. Tous vont désormais devoir s’unir pour accomplir une grande pacification de leurs peuples et lutter contre un puissant ennemi obscur et sombre… à suivre dans un prochain diptyque ! Ce faisant, le scénariste David Chauvel satisfait totalement aux fondamentaux du genre : et paf une nouvelle quête au souffle épique ; et paf un ennemi puissant et manipulateur profitant d’un inéquitable don d’ubiquité. Or paradoxalement, la masse d’explications et le temps nécessaire aux réunifications des trames contribuent aussi à rendre la narration moins accrocheuse. Cet épisode de transition était donc une étape nécessaire. Nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses à partir du tome 9. Ah et on allait oublier un détail : le dessin de Jérôme Lereculey est toujours sublime, en toutes situations : panoramiques de paysages sauvages, assauts guerriers sauvages, bestiaire iconoclaste et… sauvage. Rrrrr…