L'histoire :
L’agent Urnos subit une séance d’interrogatoire musclée de la part de ses collègues flics. En effet, lors d’une intervention chez un particulier, en compagnie de son collègue Aries, tous les habitants de l’habitation sont morts flingués. La hiérarchie ne croit pas à la version trouble que livrent les deux flics… mais faute de preuve tangible, ils sont maintenus dans leurs fonctions. D’ailleurs, Aries a un dossier bien lourd à traiter : « le bélier », un serial killer particulièrement retord, vient de faire sa 10ème victime. C’est Agatha, une amie extralucide d’Aries, portant un médaillon du gémeau autour du cou, qui indique l’emplacement du corps. Sur le front du macchabé, comme à chaque fois, une tête de bélier a été gravée. La hiérarchie d’Aries lui met la pression : par voie de presse, le bélier défie la police en indiquant de plus en plus précisément les détails de ses prochains meurtres… et l’enquête piétine. Aries en discute avec son épouse, criminologue à l’université, mais leur relation se tend. C’est alors qu’Urnos apporte des indices troublants à son supérieur : Aries connaissait la première victime du bélier et son patronyme, en latin, signifie « bélier »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça alors, une nouvelle série-concept-en-treize-tomes-qui-vont-tous-sortir-dans-l’année ! Y’avait longtemps… Aux manettes du scénario de Zodiaque, on trouve un spécialiste de l’exercice, l’auteur de BD le plus prolifique de ces 20 dernières années : Corbeyran. Et pour respecter le challenge de la sortie complète des 13 tomes sur une année zodiacale (de mars 2012 à mars 2013), Corbeyran a choisi un dessinateur différent pour chaque tome. Ce tome inaugural est assuré par Sébastien Goethals. Pour sa première BD sous pavillon Delcourt, le dessinateur livre une partition graphique cohérente de bout en bout, foncièrement en phase avec le registre du thriller contemporain, dans tous ses compartiments. Sur cet album, il lui manquerait juste peut-être un je-ne-sais-quoi d’audace ou d’originalité pour être pleinement enthousiasmant. Ici, il est question d’une enquête qui piétine sur un tueur en série, d’un flic remis en cause par sa hiérarchie, de mécanique de meurtre troublante… voire nébuleuse. L’explication finale déstabilise en effet et parait un tantinet fumeuse… mais il est difficile d’être tout à fait critique sur ce point, sans avoir saisi l’intention globale de la série. Celle-ci s’éclaircira sans doute au fil des tomes, bien que chaque récit puisse visiblement se lire indépendamment des autres. En attendant, Corbeyran sait parfaitement y faire pour accorder du rythme, narratif et séquentiel, à son œuvre et c’est l’essentiel. Notons également que par souci de cohérence générale, toutes les couvertures seront illustrées par Thomas Ehretsmann, coutumier de l’exercice (il s’est déjà occupé des 5 derniers Mafia Story).