L'histoire :
La jeune Ary déborde d’imagination et d’énergie. Elle adore la nature. Elle garde toujours un peu d’eau pour une jolie fleur. Comme ses traits physiques sont différents de ceux des autres et qu’elle a des centres d’intérêt un peu particuliers, les autres enfants évitent de jouer avec elle. En plus, ses parents sont tous deux décédés. Elle se retrouve souvent seule dans sa case. Or le village connaît une grande période de sécheresse. Zava, le doyen, évoque un esprit qui lui demande de sacrifier un enfant pour que la prospérité revienne. Le choix se porte aussitôt sur Ary. Sans rien dire, le sage va la guider au milieu de la forêt pour l’abandonner. Très vite, la joie et l’abondance reviennent au village. Cette année-là, pas d’attaque de grillons et même une source d’eau est découverte. Quelques temps plus tard, Ary revient, amaigrie mais en vie. Elle va leur raconter son incroyable histoire avec une flamme magique, un géant de pierre, les Yeux d’Isalo en pierres précieuses… Pour le prouver, elle a en sa possession un étincelant saphir bleu. Mais est-ce bien la vérité ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rolling Pen et Catmouse James ont puisé leur inspiration dans les contes et légendes d’ici et à là. Pour cette première aventure de Ary, ils nous emmènent dans le sud de Madagascar à Ihorombe. Dans cette région aride et désolée, quelques populations essaient de survivre tant bien que mal. La zone est idéale pour cadre d'un récit fantastique où surgit des esprits et des monstres de pierres. Une belle idée que ce géant de pierre qui cherche où s’installer pour trouver sa place dans le monde. Surtout qu’il est aidé par une jeune et innocente jeune fille. Puis il y a ces pierres précieuses qui forment les yeux du géant. Ary va garder un saphir bleu, pierre que l’on peut trouver à Madagascar. En lithothérapie (la médecine par les cristaux), le saphir bleu est symbole de vérité, de sagesse et de paix. Est-ce une façon un peu détourné du scénariste de nous dire que les paroles de l’héroïne sont vraies et qu’elle va devenir un symbole dans son village ? Ou veut-il nous troubler, car au début de la bande dessinée on peut lire la phrase énigmatique : « L’imagination nous fait inventer des tours autant qu’elle peut nous en jouer ». Des questions se posent également avec l’univers graphique de Catmouse James. Le traitement du personnage principal est différent des autres personnages. On dirait qu’une grande application a été portée sur Ary, tant sur son visage que sur sa tenue. Aucun doute qu’elle est au cœur du récit. L’autre travail très précis se fait dans la teinte colorée bleue. Ces éléments tranchent avec le reste, comme une volonté de montrer les choses importantes ou qui font sens. Cette BD demeure assez mystérieuse, avec des esprits, de la magie et un soupçon de remise en question des croyances...