L'histoire :
A Abidjan (Côte d’ivoire), en 2008, avec son oreillette en permanence raccordée à son smartphone, Koto est un jeune escroc branché. Avec le pognon dingue qu’il accumule grâce à ses escroqueries sur Internet, il habite avec son pote Mamadou dans la suite présidentielle d’un hôtel cinq étoiles, où tous deux s’encanaillent chaque soir avec des putes de luxe. Dans leur collimateur, se trouve actuellement une cougar allemande prénommée Gertruide, qui croit tchater chaque jour avec un chef d’entreprise quinqua. Mais il y a aussi Luciano, un italien qui croit payer un avocat pour toucher un fabuleux héritage… La vie serait formidable pour ces deux « brouteurs », s’ils ne devaient payer une sorte de pizzo (taxe) à la société Cash Express via laquelle ils convertissent leurs transactions bancaires. Sans oublier les flics locaux qui les rackettent mensuellement, car « une vache à traire a plus de valeur qu’une vache à tuer ». Pendant ce temps, dans la prison de la santé à Paris, deux membres de la brigade anti-cybercriminalité du Quai des Orfèvre convoquent un détenu malgache incarcéré pour hacking. Mais Monsieur Maka se sait un brillant et réputé pirate et il reste intraitable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est par Internet que la réalisation de ce cyber-thriller s’est entièrement concrétisée entre le malgache scénariste Nary (de son vrai nom Narimalala Rakotobe) et l’autre malgache dessinateur Rafally (de son vrai nom Faliniaina Razafindrakoto), qui ont tous deux bien fait de prendre des pseudos. Ils mettent en scène deux autres malgaches passés du côté obscur de la cybercriminalité, mais établis en Côte d’Ivoire. Depuis leur latitude tropicale insouciante, Koto et Mamadou n’ont en effet aucun scrupule à jouer avec les faux profils Facebook®, les arnaques à l’avocat, le phishing, le chantage à la divulgation massive de données personnelles… et ils naviguent dans les arcanes du darknet comme des poissons dans l’eau. Le sujet est pointu, mais Nary parvient à rendre les différents fils d’intrigues explicites, sans oublier d’insuffler pas mal d’action. Car aux arnaques gonflées de ces deux « brouteurs » culottés, s’alterne également le recrutement d’un as des hackers au sein de la brigade de lutte contre la cybercriminelle parisienne. Les contextes varient donc, d’Abidjan à Paris, avec un final musclé du côté de Narbonne. Au dessin, Rafally dévoile un style réaliste parfaitement mature, juste, varié dans les décors et donc très agréable à suivre. Sans les fautes d’orthographe laissées dans cette version originale, ce serait une excellente surprise. Bonne nouvelle, les deux auteurs voient les choses en grand : leur cyber-thriller est prévu en 6 tomes !