L'histoire :
Une violente et fulgurante pandémie s’est abattue sur la civilisation humaine. Sur l’île de la Réunion, comme sans doute un peu partout ailleurs, des hommes se sont réunis en communauté pour affronter les infectés ou les pillards qui tentent de profiter du chaos général. Le médecin Eric et ses amis ont ainsi rejoint une communauté retranchée dans le cirque de Mafate. Ils y retrouvent Ralph, le pilote de l’avion de ligne qui a hélas rapporté la maladie sur l’île… malgré lui. Ensemble, ils organisent la survie et le rationnement : vivres, plantations, élevage, essence et tâches collectives… Ralph culpabilise d’avoir convoyé la maladie : il aurait pu faire le choix de crasher son avion dans la mer, en se suicidant par la même occasion. Eric, lui, comprend que leur immunité contre le virus est probablement due à leur groupe sanguin spécifique. Malgré l’harmonie apparente, l’équilibre social est précaire car le risque de pénuries latent. Pour canaliser la violence naturelle de certains, Ralph autorise une chasse au cerf. Hélas, durant ce moment, il se prend une balle perdue… ou volontaire ? Il est gravement blessé et ce drame exacerbe les tensions. Sans compter que des pillards, menés par une sorte de gourou qui se fait appeler « l’apôtre », approchent de Mafate…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un classique du genre survivaliste : quand un virus décime 95% de la population, les 5% restant s’entre-déchirent pour tirer à eux un maximum de ressources restantes. Sous l’égide du scénariste Philippe Pelaez, Fièvre s’intéresse ainsi à la manière dont se réorganisent – et se désorganisent – les hommes. Les violents peuvent donner libre cours à leurs pulsions, les leaders sont contestés, les fous agrègent d’autres fous autour d’eux… Ainsi, dans ce second volet, la Fièvre dont il est question n’est plus tant biologique que sociale. Tout cela se dévoile dans ce second volet, de manière certes intéressante, mais un peu dans le désordre. Tantôt, Pelaez attribue à ses protagonistes des réflexions sensées sur les destinées humaines ; et tantôt les dissensions intestines violentes tournent en rond, donnant l’occasion au dessinateur Antonio Menin de mettre en scène des séquences d’action tendues à souhait, dans le luxurieux et verdoyant décor du cirque de Mafate. Le style graphique de Menin montre souvent et globalement de très belles dispositions réalistes et encrées, mais il rate à d’autres moment des postures (peu naturelles), des expressions (grimacières), des proportions…L’histoire se termine (un peu en queue de poisson) avec ce tome 2.