L'histoire :
Madagascar, colonie française, 1946. Tangala, revenu de la guerre, dirige un commerce prospère dans le centre de Tananarive. Il est, malgré lui, tombé dans un piège. Son ami blanc, Séverin, est amoureux de sa sœur, Aina, qui ne l’aime pas. Séverin a été blessé par un bandit, Dambroise. Il est persuadé que c’est Tangala qui a commandité l’attentat contre lui. Suite à cette attaque, Tangala est fait prisonnier. Il réussit à s’évader et n’a qu’une seule idée en tête : délivrer sa sœur. Tangala veut se venger. Suspecté d’être un des meneurs de la révolte qui gronde contre les blancs, il est traqué, pourchassé, et ses exploits inquiètent les autorités françaises. L’ingérence des français était insupportable pour les malgaches. Tangala croit son ennemi Séverin mort dans le Sud de Madagascar. Il n’en n’a pas pour autant fini avec les ennuis. L’insurrection malgache, dont l’ampleur grandit, marque le début de la fin de la colonisation française avec, comme apogée, le sombre 29 mars, toujours jour de deuil national pour les autochtones…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste mOTUS clôture ici définitivement une saga en trois tomes passionnants malgré une intrigue et un synopsis un peu convenus et prévisibles. mOTUS a confié le graphisme au dessinateur malgache Tojo (Alain Rabemanantsoa). Expressif, au sein de grandes cases aux couleurs superbes, avec un lettrage extrêmement lisible (qui nous change des séries aux textes minuscules ou mal dégrossis), le dessin est une véritable réussite. L’ouvrage comporte une galerie de portraits dessinés par des artistes connus comme Hughes Labiano. Très bien documenté, le scénario propose de nombreuses pistes. mOTUS commence par la plus évidente : la situation politique complexe. Il poursuit avec un thème qui lui est cher : la société coloniale qui sert de cadre à une tragédie familiale. La suite se présente comme la mécanique des frères ennemis. Ensuite, aidé par les décors magnifiques de Tojo, mOtus offre au lecteur un fabuleux voyage en nous décrivant les merveilleux paysages de l’île et ses différentes ethnies. Le sujet central reste la juste lutte des noirs pour trouver leur indépendance. Le scénariste termine sa démonstration avec le débat jamais clos de la vengeance d’un frère qui veut sauver sa sœur, prisonnière d’un amour forcé à sens unique. Une bien belle histoire à ne pas manquer !