L'histoire :
Les 6 membres de l’unité Zéta, un groupe de militaires aguerris et soudés, sont en approche de terrain, vers une antenne électromagnétique, d’où émane des volutes d’éther. Soudain, ils se rendent compte qu’ils sont tombés dans une embuscade tendue par des spectres. Ils déclenchent tous leurs impulseurs magnétiques, qui les protègent contre les violentes attaques de ces entités. Hélas, l’impulseur de l’un d’eux, Idriss, est en panne. L’attaque du spectre ne lui laisse aucune chance : le soldat se prend le spectre de plein fouet. En quelques secondes, il est transformé en une momie de cendres. Sous le choc, ses camarades parviennent à s’extraire de ce piège. Une fois de retour à leur base, ils font leur rapport auprès de leurs supérieurs et des scientifiques pour essayer de comprendre leur erreur collective. Ils culpabilisent tous, mais personne ne leur reproche rien : ils sont d’ordinaire les meilleurs. Du reste, quelques jours, plus tard, ils sont convoqués par leur colonel qui leur propose déjà une nouvelle mission vers l’épicentre du phénomène éther. Etant donné leur échec récent, il leur est accordé le droit de la refuser. Mais en mémoire d’Idriss, et parce qu’ils sont les plus expérimentés, ils acceptent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sans préambule ni mode d’emploi, on est plongé au cœur de l’action d’un groupe commando sur-armé dans un contexte de science-fiction. Des militaires sont frontalement confrontés à une entité fantomatique extrêmement menaçante. Est-ce l’humanité tout entière qui est concernée ? Ou juste une région ? D’ailleurs, sommes-nous toujours sur Terre ? Et quand ? S’il n’y avait la 4ème de couv’ pour donner les clés de ces questions, le scénariste mOTUS délaisse volontairement ces repères dans sa narration, qui s’avèrent effectivement secondaires au regard du propos. Et ça n’est pas très grave. Car si cette science-fiction là livre son plein rendement de scènes d’action et de hautes tensions face à un ennemi insaisissable, puisque immatériel, fantomatique et monstrueux, elle se focalise avant tout sur des problématiques métaphysiques qui jouent avec nos limites intellectuelles à conceptualiser la notion de temps, surtout celui qui tourne en boucle… Le lecteur évolue ici dans des questions proches des films l’Armée des douze singes, Tenet, voire Universal War One en BD, ou des œuvres de HP Lovecraft en littérature. Sans en dire de trop, avouons que c’est parfaitement intrigant et plutôt pas mal amené. Le dessin d’Heri Shinato se met en adéquation avec les effets grandioses, plus à l’aise avec les créatures bizarres qu’avec la régularité ou la finition des décors. Le découpage est quant à lui impeccable pour le registre de la SF à suspens. Une BD à relire. En boucle…