L'histoire :
1967. San Diego. C’est le début de l’année universitaire. Angela Davis vient d’arriver dans son campus pour étudier la philosophie à l’université des études à l’étranger. À son arrivée, elle se retrouve au cœur d’une manifestation contre la guerre du Vietnam qui a déjà fait plus de 11000 morts parmi la jeunesse américaine. À partir de là, elle se décide à contribuer activement au mouvement de défense de la cause noire. C’est ainsi qu’elle rejoint, au cœur de son université, un petit groupe de discussion pour parler librement de la lutte de libération des noirs, du marxisme et de mouvements révolutionnaires de prolétaires. Très vite, Angela Davis s’investit dans cette cause et met en place des réunions dans une association d’étudiants afro-américains. Petit-à-petit, le militantisme paye et commence à faire venir la jeunesse noire dans des réunions. Au fil des discussions sur le racisme et le capitalisme, se dessinent les contours de la vision d’Angela pour la lutte contre les discriminations raciales. Cependant, son enthousiasme ne plait pas à tout le monde autour d’elle. Certains lui reprochent déjà de vouloir tout décider, alors même qu’elle n’est qu’une femme... C’est ainsi que la question du rôle de la femme et plus largement du féminisme au sein de l’association commence à se poser sérieusement. De plus, le mouvement des Black Panthers refuse d’être associé au militantisme pacifiste d’Angela et des siens. La décision de fonder un collectif avec d’autres associations, avec pour objectif une dimension nationale, prend donc peu à peu forme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que n’a-t-on pas déjà dit, écrit ou vu sur la vie d’Angela Davis ? Militante communiste, professeure de philosophie et écrivaine américaine, cette femme aux forts idéaux s’est toujours élevée contre le racisme, les injustices et les inégalités depuis la fin des années 1960. Il n’en fallait pas moins pour que Maria Paola Pesce et Mel Zohar se penchent sur ce sujet afin de mettre en avant sa volonté et sa constance dans tous ses combats. De ses débuts dans le militantisme pacifiste à son passage en prison suite à des accusations mensongères, cette BD revient en détails sur les principales étapes d’une vie dédiée à la contestation pour le bien commun. En ce qui concerne les dessins, le style de Mel Zohar est certes dynamique, mais l’ensemble reste trop cartoonesque pour véritablement donner du corps au récit. C’est assez dommage car le biopic est intéressant, mais la partie graphique n’est pas à la hauteur de son sujet iconique... Rien de rédhibitoire, bien sûr, mais il est assez difficile d’en faire abstraction sur la longueur du récit. En fin de compte, même si les dessins ne sont pas le point fort de cette BD biographique, il faut bien avouer que l’œuvre permet aux néophytes (et même aux autres) d’en savoir plus sur cette icône de la lutte contre les discriminations raciales qui, aujourd’hui encore, à 79 ans, continue de se positionner activement contre les injustices.