L'histoire :
1er septembre 1939, l’Allemagne d’Hitler attaque la Pologne. Les jours suivants, trois régiments des unités Totenkopf, majoritairement composés de gardes de camps de concentration déjà existants, franchissent la frontière pour mater la résistance. Face à la tournure des événements et la décision de la France de s’engager dans le conflit, des étudiants français sont inquiets pour leur avenir : certains rêvent d’entrer dans les grandes écoles militaires par patriotisme, alors que d’autres se fichent de l’armée, même en ces périodes troubles. Dans le Jura, des adolescents rêvent d’aéronautiques et tentent de faire voler leurs modèles réduits. Au même moment, en Allemagne, les jeunes recrues s’entrainent quant à elles dur au combat.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’occasion des 70 ans de la libération des camps de concentration, les éditions Des ronds dans l’O rééditent, en version intégrale, le récit inspiré par l’histoire vraie de Pierre Walter, prisonnier à Dora de 1943 à 1945. Cette dépendance de Buchenwald était destinée à la création des missiles V1 et V2. Les destins de cinq personnages – un élève-officier français, un jeune résistant, un SS des jeunesses hitlériennes, un ingénieur allemand et un officier SS – vont se croiser dans le camp de concentration de Dora. La multiplication des protagonistes permet d’avoir différents éclairages (coté allemand / coté prisonnier) sur cette période sombre de « l’inhumanité », au risque parfois de perdre le lecteur dans l’entremêlement des histoires de chacun. Robin Walter s’est appuyé sur les carnets de son grand-père (retranscrits en 2nde partie d’ouvrage), ainsi que sur des témoignages de déportés, les conseils d’historiens, pour restituer le plus fidèlement possible le calvaire quotidien de ces prisonniers confrontés à une violence crue et froide. Le trait réaliste et monochrome, avec des jeux d’ombre prononcés, donne une vraie gravité au récit. On peut cependant regretter le choix d’un format trop réduit, qui ne met pas le dessin pleinement en valeur et ne facilite pas toujours la reconnaissance des personnages. Un hommage à la fois poignant et pédagogique.
