L'histoire :
Mois d’avril, Slovénie. Janek et sa femme, accompagnés de leurs petites filles Jurka et Zoja, partent faire une balade sur la côte. Il fait encore un peu trop froid pour se baigner. Janek pose sa femme et la petite Zoja à Piran. Janek veut montrer à Jurka l’endroit où il passait ses vacances estivales dans une colonie de vacances à Pacuj. Arrivé sur place, il se souvient. En passant devant le réfectoire avec le terrain de foot attenant, il évoque les matchs de foot qu’il jouait. Quand le ballon passait au-dessus de la clôture, il fallait plonger dans la mer pour le récupérer. Le soir, tout le monde se rassemblait et chantait l’hymne de son groupe : les pirates, les flibustiers, les coraux… Les groupes de filles avaient des noms plus féminins et les garçons plus masculins. Janek se rappelle aussi d’un petit garçon qui se balançait sur une balançoire. Il aimait être seul. Il discutait de temps en temps avec une fille nommé Pia. Un jour, il lui raconta ce funeste moment où la directrice était venue le chercher dans la classe. Tante Marjeta l’attendait dans le couloir. Elle lui annonça que son père ne viendrait plus. ll s'était donné la mort.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant, les suicidés n’avaient pas leur place dans les cimetières. On les enterrait à l’écart, car on les considérait comme des impurs. le suicide était considéré comme un péché, ou un crime, par les religions. Les temps ont bien changé. Aujourd’hui, le suicide est davantage analysé d’un point de vue psychologique. Il démontre surtout la fragilité humaine face aux difficultés insurmontables, et reste, pour certains, la seule issue. Ziga Valetic est membre actif de l’Association Slovène de Prévention du Suicide et l’auteur de l’œuvre de vulgarisation scientifique Le suicide – un phénomène multi-couches. Avec La balançoire, il livre un scénario rempli d’émotions, selon lequel un père se confie à sa fille. Il lui parle de ce petit garçon assommé par le mystère de ce geste et le chemin qu’il parcourt pour comprendre l’incompréhensible. Loin de tomber dans le pathos, les mots de Valetic sont sensibles et touchants. Le dessin de Gesper Rus est un peu plus minimaliste avec ses teintes d’orange, de noir et de blanc. Il accompagne le récit avec un trait simple mais efficace. Il n’en reste pas moins que ce récit est poignant et mérite d’être lu pour mieux comprendre… l’idée de mettre fin à ses jours, la détresse qui accompagne l'irréparable et la tristesse qui touche les proches.