L'histoire :
Deux pochetrons papotent accoudés au comptoir d’un bar. Le premier s’étonne de la tronche de la glace qui nage dans son verre : c’est un glaçon avec un trou au milieu ! Le second lui répond blasé qu’il a déjà vu ça, puisqu’il en a épousé un il y a 20 ans…
Un directeur d’usine fulmine : devant la porte de l’atelier, quelqu’un a écrit en pissant dans la neige : « à mort les patrons ». Il engage un détective pour retrouver l’auteur. Au terme de son enquête le détective affirme que c’est le chef d’atelier qui a fait le coup, mais qu’il y a un petit souci : c’est l’écriture de la femme du patron…
un petit peau-rouge demande à sa maman l’origine du prénom de son frère, « Moisson-des-blés ». Sa mère lui répond que c’est parce qu’il a été conçu durant la moisson des blés… Il en va de même pour l’origine du prénom de sa sœur, « Clair-de-Lune ». Sa mère s’agace alors en demandant à « Caoutchouc-percé » s’il a d’autres questions…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Raconter une « histoire en drôle » en bande dessinée est un exercice souvent tenté, rarement avec succès. En effet, les ressorts humoristiques fonctionnent différemment en fonction des publics. Le talent de l’auteur pour faire intervenir le climax comique au moment optimal est également une problématique sensible. Enfin, si le droit d’auteur confine généralement au domaine public, le risque est d’exploiter une histoire éculée, qui fera un bide. De fait, toutes les blagues ne se racontent pas avec la même aisance en BD. Néanmoins, Carali parvient ici une seconde fois à tirer son épingle du jeu, globalement. Les 44 blagues de ce recueil – 43 sur 1 page, et une exception sur une double planche – parviennent à varier les registres et cernent plutôt pas mal le déclencheur zygomatique qui surprend, en fin de page. Le style de dessin est certes un peu « épais », voire sommaire, la lisibilité est complète. Moins trash, en tous cas, que celui de Philippe Vuilemin (les Sales blagues), auquel ce recueil fait immédiatement penser. A contrario de ce prince de l’humour crade, Carali ne tape pas systématiquement sous la ceinture ou dans le scato. Certaines blagues (une minorité, toutefois) peuvent même fonctionner auprès des enfants (l’esquimau qui entend des voix, la chauve-souris ensanglantée, les trous de mémoire des petites vieilles…). Marrant, vraiment…