L'histoire :
C’est l’histoire de deux moutons, d’un couple de mouton en fait. Et comme dans tout couple, il y a un râleur et un autre qui l’est moins et tente, tant bien que mal, de maintenir la flamme des débuts. Mais pas facile, lorsqu’on est un mouton, de paître tranquillement quand tout un troupeau lorgne sur le carré d’herbe que vous vous réserviez. Pas facile de pouvoir s’offrir des vacances en tête-à-tête lorsque le seul transport au grand air qui vous soit ouvert est un camion collectif. Pas facile de vouloir se démarquer du rang quand il vous faut agir comme un mouton. Pas facile de se sentir obligé de devoir suivre bêtement le premier mouton somnambule qui passe dans ses escapades nocturnes. Pas facile d’être une proie constante des loups et autres prédateurs lorsque votre seule force est celle du nombre. Pas facile de prendre seul une décision puisque votre instinct vous dit de suivre celle de votre devancier. Pas facile, non, vraiment, que la vie de mouton…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu de vous connaissent sans doute la maison d’éditions Diábolo ? Créée en Espagne en 2006, elle publie à la fois des titres franco-belges de l’autre côté des Pyrénées et traduit de ce côté-ci quelques auteurs hispanisant qui méritent le détour. Parmi eux, Kiko Pérez fait figure de vétéran et touche-à-tout : musique, animation, télé… rien ne semble lui résister ! Aujourd’hui directeur artistique d’une chaîne de télévision internationale établie en Arabie Saoudite, il signa en bande dessinée un roman graphique Fish Food et trois volumes de la série Comme des moutons. L’album que vous avez entre les mains en propose donc une sélection des meilleurs gags. La parodie animalière est vieille comme le monde, mais elle continue à faire recette ! S’inspirant de son quotidien et de l’actualité, Kiko Pérez ironise sur les peurs de l’homme en général, dans son couple ou en groupe. Outre que la figure du mouton rencontre peut-être un écho particulier en Espagne où sévit longtemps la dictature du Franquisme, elle est en tout cas aisément compréhensible partout et par tous. Opposée au loup, tel n’est pas toujours qui croyait prendre et l’effet de masse renverse souvent la perspective. Plus adapté à une publication magazine qu’à celle d’un recueil un peu lassant et manquant parfois de mordant (ou de singularité), l’esprit de la série conviendra à un très large public. Humoristique et bien vu, sans plus ? A vous de juger.