L'histoire :
Belfi est un petit chat blanc fripon. Rufa est un petit chat noir fripon. Tous deux cohabitent en vivant mille aventures dans l’appartement de leurs maîtres, un couple dont l’homme est dessinateur de BD. Mais à bien les observer, on aurait plutôt tendance à penser que ce sont les maîtres qui habitent chez les chats. Car lorqu’ils ont besoin d’attention ou de caresses, Belfi et Rufa s’imposent souvent aux endroits qui dérangent : sur les revues qu’on est en train de lire, dans les placards où on range le linge, sous les draps du lit qu’on est en train de faire, sur les planches qu’on est en train de dessiner… Leur autre grande occupation, c’est le jeu : ils courent après leur queue, se battent avec un sachet plastique, un lacet de chaussure, ils descendent du placard de la salle de bain en se laissant glisser le long du rideau de douche avec leurs griffes… Et systématiquement, ils font leurs les emballages des cadeaux, qu’il s’agisse d’un carton (royal !) ou du papier avec le scotch qui excite tant… Sinon, quand ils ne dorment pas, ne se lèchent pas, ne jouent pas, ils réclament à bouffer en sachant se faire très insistants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le chien est incontestablement l’animal de compagnie indispensable du chasseur, le chat semble être celui de tout dessinateur de BD. De fait, il devient une formidable source d’inspiration. Franquin avait initié l’exercice dans Gaston Lagaffe, avec son chat dingue… et depuis quelques mois, les séries ou one-shot se concentrent et se multiplient sur ce sujet aux comportements aussi expressifs qu’intarissables. Tous les éditeurs (ou presque) ont la leur : Cath et son chat (Bamboo), Chats (Hugo BD), Chat chat chat (Delcourt), Chi une vie de chat (Glénat), Miss Annie (Dupuis), Le chat (Casterman)… Et voilà aujourd’hui les espagnoles éditions Diabolo qui débarquent avec ce petit recueil à l’italiennes de strips, plus souvent tendres que véritablement comiques, mettant en scène en bichromie (encre et bleu ciel) le couple de félins domestiques de José Fonollosa. Assurément, l’auteur ibérique a un style graphique sûr et propret et il voue à ses bestioles une grande affection. Il les décortique en train de jouer avec un rien, ou obnubilés par un harcèlement de câlins de chaque instant. Néanmoins, hormis un bel hommage à l’animal en général et à ces deux-là en particulier, le recueil n’apporte rien de bien nouveau à ce registre éculé. Les propriétaires de chats y retrouveront certes moult comportements de leurs propres animaux et s’approprieront aisément cette petite analyse zoomorphique ordinaire…