L'histoire :
Ah l'humanité, cette grande espèce qui s'est sortie de l'animalité par son invention de l'outil et sa capacité à détourner toutes choses. Ainsi, une religion bâtie sur un beau message comme « aimez vous les uns les autres » amena de joyeux massacres ; les jolis feux d'artifices ramenés de Chine par Marco Polo engendrèrent l'artillerie… Enfin, que faut-il attendre d'une espèce qui ne s'est hissée au sommet de l'évolution grâce à son intelligence supérieure que pour inventer le bistrot du coin, où on peut aligner les ballons. L'humanité moderne où l'on fait commerce de la maladie et la souffrance d'autrui, où la violence la plus abjecte s'étale sur les écrans de télévision devant les yeux des jeunes enfants sans choquer personne, où les choses les plus naturelles deviennent incroyablement détournées et où la violence, la bêtise et le fric règnent en maître. Bref, pour le créateur, c'est un échec total : il décide de tout recommencer et envoie donc la mort sur terre avec pour mission de rayer l'humanité de la terre… sauf un couple, deux êtres qui auront pour tâche d'être les Adam et Eve modernes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album, que l'on réservera à un lecteur averti, est une charge violente sur nous autres, les humains. Tous autant que nous sommes, nous en prenons pour notre grade. Depuis nos religieux, jusqu’à nos savants, en passant par les « artistes » du show-bizness, tous se font croquer avec férocité et assez souvent talent. Néanmoins, un gag détonne : après avoir accompli sa mission, Terminator se retrouve au chômage, il a « terminé » tous les humains et les robots ont pris le pouvoir. Le pauvre se sent obsolète, alors on l'envoie pour une nouvelle mission sur la terre de la dimension des Sarah Connor. Vous l'aurez compris, l'humour est noir, et personne ne trouve grâce aux yeux de Ness qui signe cet album saignant dans la droite ligne de ces ouvrages précédents (Souriez vous êtes radié, Monsieur Delathunes exploiteur de la masse). Le dessin de type Vuillemin reste secondaire, mais participe à l'ambiance de l'album, en étant le moteur de certains gags et en soulignant la bêtise crasse de l'être humain…