L'histoire :
Ah les seventies… Le choc pétrolier, la fin des 30 glorieuses et l’arrivée du disco : un petit « Boum-Boum » syncopé qui, durant des nuits entières, éclaire sous sa boule à facettes une nouvelle génération. A l’origine du buzz, le moustachu Giorgio Moroder et son Love to love you baby qui met le feu aux dance-floors du monde entier. Ici, point d’hymne contestataire ou de ballade qui suinte le désespoir, mais l’unique envie de s’amuser : l’insouciance avec un grand « I ». La France n’échappe pas au phénomène et certaines ex-gloires des yéyés se reconvertissent vite fait bien fait… Ainsi Sheila, panoplie fluo pour seconde peau, se met en devoir de faire bouger les frenchies. Les petits franchouillards se dévergondent alors en ces années post soixante-huitardes et avant le SIDA : les corps s’expriment et se mélangent jusqu’au bout de la nuit. Mais outre la musique, il ne faut pas oublier l’importance du look qui permet immédiatement l’identification : coupe afro-gigantesque ou brushing bouclé en cascade, sourire « ultra-brite », lunettes de soleil surdimensionnées, moule-burnes en tungstène inoxydable pour les uns et micro short flashy pour les autres… Parés de leurs amures au son d’un rythme endiablé, ils stayingueront alive au moins jusqu’à la night-fever du samedi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour faire la nique à une célèbre humoriste qui s’évertue le dimanche à dire « qu’on ne nous dit pas tout ! », Monsieur B assène depuis presque 30 ouvrages une masse gargantuesque de vérités. Ce monsieur, poly-compétent et hyper-documenté, a réponse à tout : mariage, régime, fonctionnaires, ados, chats, tennis, poker, ch’tis ou belles mères, il ne nous cache rien. Cette nouvelle déclinaison met sous la boule à facettes l’histoire du disco sous un angle sociologique mâtiné de scènes cocasses et caricaturales. La formule est rôdée et utilise pour faire mouche tous les clichés véhiculés autour de cette légendaire façon de bouger : ringardise du costume, paillettes, chorégraphies kitchs… Si le sujet pouvait éventuellement prêter à quelques développements gaguesques, Monsieur B s’est montré plus à l’aise dans son travail d’historien que dans celui d’humoriste. L’ensemble manque terriblement de rythme et de folie, on sent que l’auteur a quelques peu manqué d’inspiration. Certaines planches sont même totalement inintéressantes. Aurait-il disserté sur un sujet qui ne l’emballait guère pour nous rendre une si pâle copie ? Le travail graphique est quant à lui à la mesure de nos attentes au regard de ce type de production : le trait franc et humoristique qui ne cherche pas la virtuosité… Un titre auquel il manque un véritable scénario pour le rendre réellement divertissant. A oublier.