L'histoire :
En 2025, un papy accompagne son petit-fils dans la visite d’un musée dédié à la « thanatonautique », la science qui consiste à explorer la mort. Le papy se souvient avoir participé à cette formidable épopée et il achète un documentaire vidéo à son petit-fils pour étoffer sa culture historique. Le gamin découvre alors l’enfance des pionniers, Michael Pinson et sa rencontre avec Raoul Razorbak, lors d’un enterrement au cimetière du Père Lachaise. Les deux gamins étaient alors fascinés par l’au-delà et ils en parlaient souvent d’un point de vue philosophique, affranchis de tous tabous religieux. Il faudra toutefois attendre 18 ans pour qu’ils aient l’occasion de « travailler » ce sujet de très près. A cette époque, en effet, le Président de la République Française, victime d’un attentat, fait une expérience post-comatique. Il se voit flotter vers le ciel, s’éloignant de son enveloppe charnelle, relié à celle-ci par un long cordon qui s’étire… avant d’être rapatrié dans son corps, ranimé à la vie. Perturbé par ce moment ésotérique, il propose un budget secret à son ministre de la recherche… et c’est à Razorbak qu’échoit le projet. Etant donné que son vieux pote Pinson est désormais médecin anesthésiste, Razorbak fait logiquement appel à lui pour explorer la mort. Mais au début Pinson est plus que réticent : les expériences sont menées sur des condamnés à perpétuité volontaires pour « mourir »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Moins connu que ses célèbres Fourmis, le roman de Bernard Werber (publié en 1994) a néanmoins séduit plus d’un million de lecteur. Surtout, il marque durablement les lecteurs par son approche originale du tabou de la mort, par un angle inédit : celui de la conquête d’un nouveau « territoire », débarrassé de toute connotation religieuse. La présente adaptation en bande dessinée est presque un passage logique, tant la narration cinématographique, façon thriller scientifique, ainsi que l’imagerie ésotérique qu’il est possible d’en retirer se font naturellement. Si Werber s’est déjà essayé à la BD avec une réussite mitigée (Exit), il a cette fois laissé la réécriture séquentielle de son œuvre à un méga pro du médium : Corbeyran (parait qu’il ne faut plus dire son prénom, maintenant…). Le récit est donc respecté à la lettre et néanmoins avec un rythme idoine. Son adaptation va jusqu’à respecter l’ouverture des chapitres par des courts focus sur les mythes funèbres vus par les diverses croyances. Le dessin est quant à lui assuré par Pierre Taranzano (Les portes de Shamballah) sur un mode semi-réaliste académique, agréable et abouti. Bref, une BD mortelle !