L'histoire :
Le 31 mars 1596, René Descartes nait au sein d’une famille de la petite noblesse, à La-Haye-en-Touraine. Il est devenu tellement célèbre grâce à ses préceptes, ses réflexions et ses découvertes, que ce village a ensuite été renommé avec son patronyme, « Descartes ». Sa mère meurt lorsqu’il n’a que 13 mois. Il est donc élevé par sa grand-mère et son père, qui l’appelle « mon petit philosophe », en raison de sa propension à poser sans cesse des questions. A 8 ans, on l’envoie faire ses études chez les Jésuites de La Flèche. René grandit et poursuit ses études avec sérieux .Pour autant, l’enseignement de l’époque se tourne essentiellement vers la scolastique, c’est-à-dire la mise en adéquation des préceptes religieux et de la métaphysique d’Aristote. Même s’il voue une grande passion pour les mathématiques, dès cette époque, Descartes se met à douter : pourquoi devrait-il croire ces penseurs ? Ne devrait-il pas se faire sa propre opinion, forgée sur l’expérience et la démonstration, plutôt que de croire ce qu’on lui impose de croire ? René Descartes nourrit déjà un grand dessein secret : écrire le grand livre du monde. Vaste programme ! Autant commencer le plus tôt possible. A 22 ans, il s’expatrie à Breda, en Hollande, apprend l’escrime à l’école de guerre et se noue d’amitié avec Isaac Beckmann, qui devient son meilleur ami. C’est alors qu’éclate la guerre de trente ans, pour laquelle Descartes s’engage dans l’armée du Duc Maximilien de Bavière…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Je lis une biographie de Descartes, donc je pense, donc je suis ! Avec la complicité du dessinateur Mickaël Roux, le docteur en philosophie Francis Métivier s’est livré ici à un gros boulot de vulgarisation en bande dessinée, qui va bien au-delà de la restitution des dates et du destin factuel du célèbre philosophe et mathématicien René Descartes. Ce savant français a certes eu une vie incroyable, qui lui a permis de beaucoup voyager, de guerroyer, de rencontrer moult intellectuels et puissants du début du XVIIème, d’entretenir d’importantes relations sentimentales. Mais il fut aussi un esprit pluridisciplinaire, qui s’intéressa à la physique, aux mathématiques, à la philosophie, aux passions de l’âme, et jusqu’à rédiger des traités sur l’escrime et la musique ! Il a été une des étincelles des lumières à venir, qui fit entrer la civilisation humaine dans un nouvel âge de la raison et de la science. Et son histoire « matérielle » ne s’arrête pas à sa mort, en raison du destin rocambolesque de son crâne, toujours visible aujourd’hui au Musée de l’homme parisien. Les auteurs se livrent ici à un long et méticuleux décorticage de ses préceptes, de sa méthode, de ses réflexions et de chacune de ses méditations, pour parvenir aux déductions de bon sens qui fondent aujourd’hui le paradigme premier de toute approche scientifique. Le patronyme de Descartes accouchera du mot clé « cartésien », pour désigner ce qui tombe sous le (bon) sens logique, rationnel, méthodique ou mathématique. Ses Méditations métaphysiques ont été une révolution, à une époque où notre civilisation devait obéir aveuglément à la religion… et fort peu de temps après qu’on ait brûlé vif Giordano Bruno pour son héliocentrisme et sa remise en question des préceptes catholiques. Certes, ce décorticage en règle pourra paraître un peu fastidieux (et redondant) à la lecture… mais au moins parait-il exhaustif et rigoureux, sans se départir de petites touches d’humour insufflé par le dessin caricatural rapide et les dialogues gentiment caustiques.