L'histoire :
En 1973, différentes drogues aux effets étranges font leur apparition. L'une fait croire aux victimes qu'elles sont devenues des plantes, l'autre qu'elles sont des flics, la troisième qu'elles sont des chiens... Mais la pire est sans doute celle qui fait croire aux hommes qu'ils sont des femmes, et réciproquement. L'agent secret 421 est mis sur l'affaire. Il semble que le malfaiteur qui use de cette substance ne soit autre que « la Silhouette », un bandit dont nul ne connaît le visage. Or la drogue sévit encore sur un ministre, en pleine allocution télévisée ! Ce dernier se met alors à encenser les dernières collections de la mode d'été... Et la séquence se termine par une revendication de la Silhouette, réclamant une rançon de 20 millions, sans quoi la drogue sera inoculée à la population entière ! L'adversaire politique du ministre, un certain Duncan, tape du poing sur la table. Mais que fait le gouvernement ?! 421, lui, a la bonne intuition : en surveillant la demeure du Premier Ministre, potentielle victime suivante, il repère deux ombres et les prend en chasse. La course-poursuite se termine pour les fuyards dans les eaux du port. Mais nul corps n'est repêché... La Silhouette fait alors une nouvelle menace radiophonique, tandis que Duncan annonce avoir réuni une équipe de savants pour trouver un antidote...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette série parodique de James Bond, option encore plus rocambolesque (hé oui, c’est possible !), a été initiée à la fin des années 70 par deux jeunes auteurs de la rédaction de Spirou : le scénariste Stephen Desberg (devenu un auteur prolifique) et le dessinateur Eric Maltaite, fils de Will (auteur de Tif et Tondu). Avec le recul des années et la maturité qu'a pris le 9ème art entre temps, il faut reconnaître que les aventures abracadabrantes de cet agent secret non moins improbable ont pris quelques rides. 421 lutte au départ contre un trafiquant de drogues fantaisistes, puis part à la pêche au trésor, se retrouve entre temps face à un tyrannosaure (factice), démantèle un gang terroriste qui utilise des chauve-souris télécommandées, puis il lutte contre une organisation mafieuse et fasciste qui déstabilise les régimes en place grâce à des phénomènes météo extrêmes. Elles délasseront néanmoins les jeunes lecteurs, mais plus sûrement les vieux nostalgique d’un certain âge d’or, à la manière d’une madeleine de Proust. Trois albums, ici publiés dans l’ordre de parution au sein du magazine Spirou (donc dans l’ordre, les tomes 5, 2 et 1 !), ainsi que de nombreuses planches inédites en albums, sont ici recueillies par les éditions Dupuis et le journaliste Didier Pasamonik. Plus pertinent que la tomaison finale, ce choix éditorial permet de constater la montée en puissance des auteurs. Dans cet ordre, au fil des planches, le dessin de Maltaite s’équilibre dans ses choix de cadrages et de mouvements, tandis que les aventures de l’agent 421 et de ses charmantes accompagnatrices gagnent en influx narratif, en souffle épique. La réédition intégrale s’accompagne comme souvent d’un dossier complet revenant sur la genèse de la série et le parcours de ses auteurs à ce moment. Au moins deux autres intégrales sont sûrement à suivre afin de boucler la série, au cours des prochains mois…