L'histoire :
Vendue par sa belle-mère au Roi Maxence, Morue, rebaptisée Beauté, devient la reine du Royaume du Sud. Acclamée par tous les habitants de la capitale, Beauté vit le plus beau jour de son existence. Mais cette journée est contrariée par la présence de personnes vivant dans la pauvreté. La jeune reine veut vivre dans un Royaume sans miséreux, où tout le monde a de quoi vivre. Afin de ne pas décevoir sa nouvelle épouse, le Roi demande à ses hommes de cacher la misère à Beauté. Ce travail devient vite colossal, car la reine inspecte régulièrement la ville, de long en large. Afin de s'appliquer complètement à son nouveau rôle, Beauté décide également de faire partie du conseil. Durant la séance, le sujet le plus important concerne la guerre face au Royaume du Nord... mais tout cela ennuie profondément la jeune femme. Elle souhaite parler d'un sujet qui lui semble plus important, à savoir le manque de jardins dans la capitale. Elle demande alors à ce qu'un quartier, qu'elle trouve laid, soit rasé pour qu'on y construise un immense jardin et que les habitants soit relogés ailleurs. Incapable de résister à la beauté et au charme de sa femme, Maxence accepte sa requête et remet à plus tard sa décision pour stopper les hommes du nord. De son côté, le chevalier Eudes revient de son voyage et découvre que sa mère a vendu Beauté à son Roi. Il entre dans une colère noire et part faire la guerre en solitaire, tuant tous les ennemis qu'il croise...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet épisode charnière de la trilogie, la beauté de l'héroïne devient de plus en plus destructrice. Après avoir involontairement provoqué une guerre en incitant le Roi Maxence à répudier son épouse, la princesse du Nord, pour l'épouser elle, Beauté génère plein d'autres problèmes. Son mari, qui ne peut rien lui refuser, perd son temps à contenter ses futilités, délaissant ses questions martiales. Le physique de la jeune fille attise la jalousie du Roi envers ses propres chevaliers et ces derniers doivent également faire face à la colère d'Eudes. À travers ce récit en forme de conte, décidément très sombre, le scénariste Hubert montre efficacement à quel point la beauté et la vanité peuvent conduire à toutes les dérives. Les nombreux rebondissements finissent de nous happer totalement dans cet univers. L'autre facteur de réussite du récit tient aux dessins du duo Kerascoët. Faussement simpliste, leur trait est en parfaite adéquation avec l'univers du conte et lui accorde beaucoup d'ampleur. Une suite encore plus captivante que le tome précédent. Vivement le tome 3 (d'ores et déjà annoncé pour le mois d'août) pour découvrir la conclusion de cette passionnante allégorie !
