L'histoire :
1943, en plein Pacifique, au large de Guadalcanal. L’équipage d'un torpilleur qui mouille le long d'un des innombrables archipels assiste à un dogfight. Deux Willcat affrontent une nuée de Zéros ; et dans ce rapport déséquilibré, un des deux zincs américains est rapidement descendu en flammes. Le second se bat comme un beau diable, malgré un avion moins maniable et à l'armement moins efficace que celui des redoutables chasseurs nippons. L'américain est sans conteste un as, car il expédie trois japs ad patrès. Mais l'issue est inévitable, il finit par se faire avoir. Dépité, les marins retournent au moteur et torpilles de leur bateau. Il n'ont pas beaucoup le temps de pester sur leur sort pourtant peu enviable quand un d'entre-eux est ébloui par un reflet. Croyant d'abord être aveuglé par un rayon de soleil qui se reflète sur un bidon au large, l'utilisation de jumelles lui permet de lever tout soupçon. Il s'agit d'un pilote qui utilise un miroir pour demander de l'aide ! Ni une, ni deux, ils repêchent leur compatriote, qui s'en sort miraculeusement sans blessure grave. Il se nomme Buck Danny, pilote de la Cactus Air Force basée à Guadalcanal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les fans de Buck Danny se réjouissent de son retour, voire sa « résurrection », depuis bientôt 20 ans. En 2013, Fred Zumbiehl prend la relève de Francis Bergèse, ô combien aimé, après 5 longues années qui ressemblent à une traversée du désert pour le plus américain des pilotes du Franco-Belge. Et l'année d'après, c'est la collection « Classique » qu'il écrit également, en inventant des aventures qui s'intercalent dans la chronologie originelle. Depuis l'an dernier, c'est Yann (Le Pennetier) qui se charge du scénario de cette nouvelle collection, « Origines », accompagné du dessinateur Guiseppe De Luca. Et si le premier volume mettait déjà en scène Buck rentrant au bercail, en famille, ce qui était totalement inédit, celui-ci enfonce le clou car il est consacré à la vie de son père. Et si on ne vous dira rien de la dramaturgie de l'histoire. On peut en revanche affirmer que c'est tout simplement une révolution que nous propose le scénariste, puisque désormais, c'est gravé dans le marbre, on connaît enfin l'histoire familiale du futur Colonel, du héros de guerre, pilote d'essai et as de la Navy, quand sa passion pour les ailes s'inscrivait déjà pour les biplans et les shows d'acrobaties aériennes. Franchement, on n’exagère pas et on vous certifie aussi l'attachement qu'on porte au personnage : c'est un album incroyable, car il vient dévoiler et mettre en forme ce que très peu d'auteurs auraient risqué avec un personnage emblématique de l'histoire de la BD. Guiseppe de Luca fait également très fort, en reprenant la charte graphique du début de la série originelle (on est en plein dans Les Japs attaquent) avec un dessin qui évoque certes les débuts d'Hubinon, mais qui s'attache également à rendre hommage à celui qui l'avait alors complètement influencé : Milton Caniff. On navigue donc dans le Pacifique, mais aussi dans le temps, avec ce procédé où les horreurs de la guerre provoquent les souvenirs de ce pilote qui met tout son engagement pour la patrie, sans être sûr d'y survivre. Et les flashbacks nous ouvrent la porte de son passé, de sa famille qui l'attend, de son père porteur d'un lourd secret, mais aussi de son premier amour ! Voilà, maintenant on le sait, cette appellation « Origines » est tout sauf galvaudée et tous ceux qui aiment Buck porteront désormais un regard différent sur qui il est. C'est dire à quel point cet album est marquant pour le personnage ! Geee, en voilà un exploit !
